Archives du mot-clé formation

• Éveiller aux mathématiques avec les motifs

Qu’est-ce qu’un motif ? Jouer avec des motifs dès le plus jeune âge peut-il améliorer les capacités de compréhension des mathématiques ? Quelles activités s’appuyant sur des motifs peut-on proposer aux élèves de maternelle et d’élémentaire ?

En bref dans le document PDF « Le Passeur » :  CSEN mathématiques et motifs 

et dans une vidéo de 5mn :

• Un glossaire des sigles

L’équipe du Centre de ressources documentaires de l’INSHEA a compilé un glossaire qui regroupe les sigles les plus couramment utilisés dans les domaines de la scolarisation des élèves à besoins éducatifs particuliers (BEP), et plus généralement du handicap et de la société inclusive.

à télécharger (PDF ou Docx) à l’adresse :
https://inshea.fr/fr/content/dossiers-documentaires

 

• Un cartable fantastique !

Caroline Huron, Présidente du Cartable Fantastique, et chercheuse à l’Inserm au sein du Learning Planet Institut, fait partie des 453 personnes qui ont été nommées chevalier de la Légion d’honneur en cette nouvelle année, selon un décret publié samedi 1er janvier 2022 au Journal officiel. Cette nomination est une reconnaissance de son travail en tant qu’experte de la dyspraxie, présidant une association d’aide à la scolarité des enfants dyspraxiques.

Le site du cartable fantastique

• Le référentiel des compétences de l’enseignant spécialisé

Mise à jour 2021 de ce document qui a été vu plus de 80000 fois depuis sa mise en ligne en 2017, et partagé sur de nombreux sites institutionnels.

Ce référentiel vient en Annexe I de la Circulaire relative à la formation professionnelle spécialisée et au certificat d’aptitude professionnelle aux pratiques de l’éducation inclusive (CAPPEI) publiée au BO n° 10 du 11 mars 2021.

Il s’agit du Référentiel des compétences caractéristiques d’un enseignant spécialisé qu’il faut associer au Référentiel des métiers du professorat de 2013.
En effet l’enseignant spécialisé est un professeur du premier ou du second degré. Il maîtrise les compétences décrites par le référentiel de compétences professionnelles des métiers du professorat et de l’éducation (arrêté du 1er juillet 2013, annexe 1).

Le présent référentiel annexé s’inscrit donc dans la complémentarité de celui des métiers du professorat et de l’éducation.
Il décrit les compétences particulières et complémentaires attendues d’un enseignant qui accède à une certification spécialisée (le CAPPEI).

Il est conçu de telle sorte qu’il fait apparaître la spécificité des formes d’intervention des enseignants appelés à :

  1. Exercer dans le contexte professionnel spécifique d’un dispositif d’éducation inclusive.
  2. Exercer une fonction d’expert de l’analyse des besoins éducatifs particuliers et des réponses à construire.
  3. Exercer une fonction de personne ressource pour l’éducation inclusive dans des situations diverses.

Infographie : référentiel des compétences caractéristiques de l’enseignant spécialisé 2021(format pdf)
à  voir aussi : Référentiel ens spécialisé + référentiel professorat

• Différenciation pédagogique

La différenciation pédagogique en 7 points et 2 approches : a prioria posteriori

La notion de différenciation pédagogique est encore un peu confuse. Il est donc nécessaire de la clarifier à la lumière d’un  croisement entre différents apports issus de la recherche.

DIFFERENCIATION  A  PRIORI  A  POSTERIORI : le dossier

• Comité national de suivi de l’École inclusive

« Le Comité national de suivi de l’École inclusive s’est réuni le lundi 9 novembre 2020. Jean-Michel Blanquer, ministre de l’Éducation nationale, de la Jeunesse et des Sports, et Sophie Cluzel, Secrétaire d’État auprès du Premier ministre, en charge des personnes handicapées, sont notamment revenus sur les avancées réalisées depuis 2017 et sur la poursuite des efforts pour l’École inclusive en 2020-2021. »

Outre le point sur ces avancées (dont outils et ressources mises en place, qui nécessitent d’être diffusés largement aux usagers), on trouvera dans ce compte-rendu quelques documents statistiques notamment ceux indiquant une nette progression de la scolarisation en milieu ordinaire des élèves en situation de handicap (+7%), mais aussi une progression de l’accompagnement en classe par des AESH (+18%).

Nous savons bien sûr que cette progression n’est pas visible partout et que beaucoup de travail reste à faire sur certains territoires.

Plusieurs annonces intéressantes en termes de suivi des élèves :
– un livret de parcours inclusif qui sera généralisé à la prochaine rentrée 2021
– une application de gestion et de suivi des élèves en situation de handicap en cours de déploiement dans certaines académies.

… et en termes de formation initiale (25h dédiées à l’éducation inclusive) et continue (accès à la certification CAPPEI par validation des acquis de l’expérience professionnelle (VAEP).

Côté AESH, on notera la création depuis février 2020 d’un comité consultatif des AESH, mais surtout une nette évolution du statut qui sort de la précarité, reconnu au sein des équipes et pouvant recvoir l’aide de pairs experts, les AESH « référents ». Ce nouveau rôle est assorti d’une indemnité de fonction annuelle de 600€.

De nombreux autres points sont abordés, concernant semble-t-il tous les acteurs et toutes les structures d’accueil ou d’accompagnement
à retrouver sur le site du ministère ou dans le dossier complet.

• Autisme en ligne.

L’INSHEA et la nouvelle École Farny proposent une plate forme en ligne pour se former et favoriser ainsi la scolarisation des élèves avec des troubles du spectre autistique. Les enseignants, les AESH, les parents trouveront là des ressources, des vidéos mais aussi les apports de la recherche en ce domaine.

Jean Philippe Garnier, maitre de conférences à l’INSHEA vous parle de cette plate forme. https://www.autisme-en-ligne.eu/

• Personne ressource : une nouvelle épreuve à la certification CAPPEI

Au regard de l’enquête effectuée auprès des coordonnateurs d’Ulis et de leur rôle de personne ressource,  il nous semble important d’approfondir ce sujet en questionnant la formation des enseignants spécialisés.

Depuis la mise en œuvre du certificat d’aptitude professionnelle aux pratiques professionnelles pour l’éducation inclusive (CAPPEI) et de la formation professionnelle spécialisée en février 2017, l’examen de certification comprend une 3ème nouvelle épreuve. Elle consiste à présenter une action conduite par le candidat témoignant de son rôle de « personne ressource » en matière d’éducation inclusive.
Nous avons interrogé Bénédicte DUBOIS, responsable de formation CAPPEI à l’IFP Nord Pas de Calais afin d’y voir plus clair sur cette épreuve.

Vers une école inclusive : En tant que responsable de formation préparant les enseignants à la certification CAPPEI, que pensez-vous d’une évaluation supplémentaire sur la notion de personne ressource ?

Bénédicte Dubois : Le concept de personne ressource n’est pas nouveau, il existe depuis des décennies. Le problème c’est que chacun en avait sa propre représentation, et bien souvent en fonction de ce qui l’arrangeait !

Vous voulez dire que cette nouvelle épreuve de la certification met fin à cela ?

En quelque sorte, oui … et je me réjouis de son existence pour deux raisons :

La première c’est que la notion de personne ressource apparait dans le référentiel de compétences de l’enseignant spécialisé de façon explicite, assortie de ses huit formes d’interventions. Cela cadre et clarifie enfin les choses.

La seconde raison c’est que cela oblige les autorités académiques et les centres de formation à réfléchir sur ce que signifie vraiment « être personne ressource » dans un établissement scolaire et/ou médico-social.

Pouvez-vous la définir cette notion de personne ressource ?

On croirait facile de définir le concept de personne ressource car tout le monde sait ce que signifie le mot « ressource ». Mais quand il s’agit de l’associer au mot « personne », les choses se compliquent…

Pourquoi ?

Parce que cela touche à la question de posture professionnelle, laquelle renvoie à l’idée d’identité professionnelle qui elle-même touche à l’image soi. Et tous ces aspects relèvent de processus psychiques majeurs. Cela me fait dire qu’il n’est pas encore né celui qui inventera LA définition consensuelle du concept de personne ressource en matière d’éducation inclusive, surtout dans une société qui n’est pas encore, avouons-le, tout à fait inclusive.

Ce concept est-il travaillé au cours de la formation CAPPEI ?

Bien sûr.  Il fait même l’objet du module 6 du tronc commun et s’intitule : « Exercer dans l’école inclusive comme personne ressource ». On y consacre 24 heures, ce qui correspond à 4 journées de formation, ce qui n’est pas rien.

Quels en sont les contenus ?

Sur la base du référentiel de compétences de l’enseignant spécialisé, on travaille des connaissances approfondies sur le développement de l’enfant et de l’adolescent, les difficultés, les troubles, les effets du contexte socio-familial et les besoins. Ces connaissances permettent de développer des pratiques professionnelles visant l’accessibilité des apprentissages, l’identification et l’analyse des besoins éducatifs particuliers des élèves, la mise en œuvre de réponses didactiques, pédagogiques et éducatives adaptées.

Mais j’inclus aussi dans le planning de ce module, une intervention sur l’établissement inclusif (projet éducatif et valeurs éthiques / projet d’établissement visant à la mise en œuvre de ce projet éducatif inclusif). J’ajoute aussi des temps consacrés au développement de compétences communicationnelles car jouer un rôle moteur dans l’environnement scolaire et apporter une expertise relative aux pratiques pédagogiques inclusives, nécessite de se doter d’outils de communication. (Comme la CNV par exemple, communication non violente).

Concrètement, qu’attend-on du candidat dans cette épreuve ?

On lui demande de présenter une action individuelle ou collective de sensibilisation, d’information, de valorisation d’une action pédagogique à destination de professionnels de l’éducation ou de partenaires. Il est important de mentionner que cette épreuve porte aussi sur l’analyse réflexive de cette action au sein de l’établissement. Bien sûr, ce concept de personne ressource s’inscrit aussi en filigrane de tous les autres modules : professionnalisation, approfondissement et les modules d’initiative nationale (MIN).

Quels freins rencontrez-vous en tant que responsable de formation pour cette épreuve n°3 de personne ressource ?

L’alternance en formation est riche d’enseignements mais peut aussi être un frein pour ce type d’épreuve qui demande de construire des relations stables, fluides et continues avec les acteurs de la communauté éducative de l’établissement. Ce manque de confort en termes de temporalité génère stress, fatigue et un rapport au temps compliqué pour les enseignants qui font de leur mieux.

Un second frein, lié au premier, renvoie à l’idée que cette construction identitaire d’enseignant spécialisé est un processus qui s’inscrit dans la durée. Cela signifie que cette évaluation arrive bien trop vite. Sachant que pour des raisons évidentes d’organisation on ne pourrait la différer, les membres des commissions devraient avoir en tête qu’il s’agit d’évaluer cette compétence qui est en construction, surtout quand on est novice sur le poste, et non pas une compétence construite.
Mais cela relève du bon sens…

Le troisième frein que je vois, et qui n’est pas le moindre, confère du sentiment d’efficacité personnelle tel que l’a présentée Albert BANDURA [1]. Il s’agit de dépasser cette remarque récurrente des stagiaires : « Je suis qui pour me considérer comme personne ressource alors que j’ai tout à apprendre de ce (nouveau) métier ? ».

Il est donc question de légitimité ?

Il est surtout question de gommer cette représentation de personne ressource qui consiste à penser qu’on doit avoir réponse à tout et tout le temps sur les réponses à apporter aux questions des acteurs de l’établissement (quand ils s’en posent !).  Cela signifie qu’il faut interroger les concepts d’accompagnement (Maela PAUL [2]) mais aussi de postures éducatives (G. LE BOUEDEC, T. LAVENIER, L. PASQUIER [3]) sous l’éclairage de ces brillants chercheurs. Accompagner, former, orchestrer, conseiller… ne renvoient pas tout à fait aux mêmes choses selon les contextes.

Au regard de la première certification CAPPEI sur cette nouvelle épreuve, quelles sont vos impressions ?

Ma première impression est qu’il n’est pas juste que des candidats fassent les frais d’une réforme en rodage dont les contours sont flous à certains endroits, surtout pour ceux qui ont beaucoup investi de leur temps et de leur énergie en formation et dans leur établissement, au service des élèves à besoins spécifiques et de leurs collègues.

Vous semblez dire que cette épreuve est difficile …

Disons qu’elle est en tension car elle traite d’une action à destination des adultes, et non pas des élèves. Or, beaucoup d’acteurs de l’éducation nationale (formateurs, IEN, IA-IPR, conseillers pédagogiques…) endossent déjà une partie de cette mission de personne ressource en menant eux aussi des actions de formation, de sensibilisation et d’information sur l’éducation inclusive. Cela les renvoie donc, quelque part et de façon inconsciente, à l’idée d’être dépossédé de quelque chose. « On ne vous demande pas d’être conseiller pédagogique mais personne ressource » fait partie du palmarès des motifs les plus récurrents pour justifier d’un échec à cette épreuve.

Je trouve qu’il faut être drôlement solide pour se relever et se reconstruire après une telle remarque écornant l’identité professionnelle, la confiance en soi et donc l’image que l’on a de soi-même…

Comment conclure alors ?

L’expression « enseignant ressource » aurait été plus adéquate me semble-t-il, car elle aurait, de fait, levé cette ambiguïté.

En tout état de cause, concernant cette épreuve de personne ressource, il est fondamental de mettre l’accent sur l’idée que l’action conduite par le candidat en matière d’éducation inclusive doit s’inscrire dans une logique de « co » : co-construire, co-opérer, co-élaborer, co-animer, co-enseigner, co-concevoir… et d’horizontalité entre tous les acteurs.

Rappelons une fois encore que l’éducation inclusive est l’affaire de tous pour le bien de chacun, élèves et adultes.

[1] BANDURA A & LECOMTE J (2007) Auto-efficacité : Le sentiment d’efficacité personnelle, de Boeck
[2] PAUL M. (2016), La démarche d’accompagnement : repères méthodologiques et ressources théoriques, de Boeck
[3] LAVENIER T, Le BOUEDEC G, PASQUIER L, Préface de Marcel LEBRUN M (2016) : Les postures éducatives, de la relation interpersonnelle à la communauté apprenante, L’Harmattan