Archives du mot-clé différenciation

• Encore et toujours la différenciation pédagogique !

Suite à la conférence de consensus sur la différenciation pédagogique organisée par le CNESCO en 2017 et le dossier publié par l’IFE, une synthèse élaborée par Annie Feyfant sous forme de carte mentale pourra servir de grille d’analyse et donner de nouvelles idées.

• La différenciation toujours interrogée

 » Entre tronc commun et filières, quelle école moyenne ?  » c’est le titre de l’ouvrage co-écrit par François Bulteau, Vincent Dupriez, Marie Verhoeven qui dans une  étude comparative entre huit pays dont la France interroge le traitement de la diversité des publics et les réponses proposées par les systèmes éducatifs.

Le modèle du collège unique est de plus en plus questionnée. la différenciation peut-elle, doit-elle passer par la ségrégation, par la constitution de filières…

A lire donc…

• J’ai cru rêver ! École « Versmé » à Vilnius

Belle occasion donnée avec le réseau Assomption France ( qu’il en soit vivement remercié!) d’aller voir une école inclusive, à Vilnius. Entendez une vraie école inclusive. Elle se nomme « Versmé »

Elle a été fondée il y a 20 ans par le Professeur Alvyra Galkiené  qui continue d’accompagner  ce qui est mis en place et poursuit ainsi des travaux de recherche et enquêtes. L’enseignement privé  fut sollicité pour cette création en lien avec la congrégation de l’Assomption. Cela survient peu de temps après  l’indépendance de la Lituanie qui eut lieu en 1990.
Je voudrais vous faire part ici des points frappants que nous avons pu observer pendant ce court voyage.

– Tout d’abord une ambiance qui surprend tout de suite: les élèves se déplacent de façon autonome

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et de jeunes élèves en fauteuil roulant aussi. Grands et petits, élèves et enseignants se mêlent pour déjeuner. Les intercours ne génèrent pas de bruyants déplacements et certains restent en classe, d’autres vont à tel ou tel endroit… Peut être une autre façon de se faire confiance, une autre façon d’être dans la relation.

– Ensuite le fameux effet nombre, mais pas vraiment celui que vous croyez.Sur 535 élèves agés de 6ans à 18, 108 ont des besoins spéciaux soir 1 sur 5. Sur une classe de 17 élèves de 11ans, 2 élèves ont  une déficience mentale, 2 sont malentendantes, 1 est hyperactif et un autre a une malformation physique. Les déficiences sont multiples et variées et les réponses adaptées  aux besoins sont fournies en classe, dans l’école par les enseignants,les assistants présents en classe , les enseignants spécialisés mais aussi des « pédagogues sociaux » et différents intervenants paramédicaux. Curieusement, en France, nous avons plutôt opté pour une « dissémination »  éparse, pensant qu’ainsi chaque établissement aurait sa part se sentirait responsable. La conséquence en est qu’une minorité bien repérable par la déficience ou le trouble, ou encore désignée comme « ceux de l’Ulis  » est stigmatisée de fait ou regardée avec compassion. Ici l’effet nombre joue dans l’autre sens car dans toutes les classes il y a des élèves avec des besoins spécifiques. Mais cela ne vous aura pas échappé non plus que les effectifs des classes sont plus faibles. ( environ 20 élèves)

– Une différenciation pédagogique effective, réelle, fluide est mise en œuvre dans toutes les classes.

.DSC_0034 DSC_0043 Elle se caractérise par une grande créativité dans les différents supports et aussi une place plus faible donnée aux supports écrits. D’autre part sont mis en œuvre simultanément 3 types de programmes: le programme commun ( celui du niveau de la classe en fonction du curiculum) le programme adapté( qui est élaboré par l’enseignant et de sa responsabilité , aidé si nécessaire par l’enseignant spécialisé) et un programme spécialisé pour les élèves qui ne peuvent faire toutes les acquisitions proposées en classe( celui ci est réalisé par l’enseignant spécialisé en lien avec l’enseignant de la classe). L’aide mutuelle entre élèves est fortement sollicitée. Un assistant  est là en priorité pour aider les élèves qui en ont besoin mais il ne se cantonne pas à un seul élève. La fluidité  et facilité des relations entre l’enseignant et l’assistant nous ont surpris.

– Les différents personnels. nous parlerons plus spécialement des assistants  et des pédagogues sociaux. Les premiers  sont recrutés par l’école et payés aussi par elle.  Cela permet une stabilité   pour la personne d’abord, pour l’équipe et bien sur pour les élèves. Ils font vraiment partie de l’école; ils peuvent bénéficier de la co formation au sein de l’école avec les enseignants. Nous avons aussi été intéressés par ces « pédagogues sociaux »  qui  apprennent à certains élèves les gestes sociaux, reçoivent la famille, font des programmes spécifiques pour des élèves avec des troubles du comportement mais s’occupent aussi de difficultés sociales . Nous n’avons pas vraiment l’équivalent, cela pourrait se  rapprocher des maitres spécialisés du 1er degré, option G, d’un éducateur spécialisé, d’une assistante sociale. La question sociale, qui comporte bien deux aspects souvent corrélés, celui des comportements non adaptés et les difficultés sociales, reste tue en France malgré les budgets énormes alloués, les augmentations sans fin des  personnes concernées, les détresses humaines qui s’y trouvent et la difficulté pour l’école d’y répondre. Le travail qui commence à se réaliser dans certaines écoles sur l’apprentissage des compétences sociales  est une nécessité pour tous, même si notre mentalité cartésienne  avait occulté ces aspects si longtemps.

Pour poursuivre la réflexion, nous reprendrons sou peu  4 points très éclairants et utiles à tous , même dans notre contexte si différent:

– Les fondements éthiques qui portent ce projet

– Les modèles de l’apprentissage sous jacent

– Apprendre à faire un programme adapté

– Apprendre des stratégies d’organisation de sa classe pour différencier.

A suivre donc sous peu!