Archives du mot-clé Accessibilité

• Accessibilité et personnalisation?

L’accessibilité est universelle ou elle n’est pas. Ce principe devrait guider nos actions et nos choix.

Or, le focus a longtemps été mis sur la personnalisation. Il s’agissait de répondre au droit à l’éducation, puis à celui de la scolarisation en proposant des projets individualisés. Avec notre façon très administrative d’organiser à la fois les lieux, les aides, les moyens, nous en sommes aujourd’hui à proposer PAP, PPS, PAI et PPRE… Certains de nos voisins européens s’en étonnent quand parfois un seul protocole existe, pouvant être proposé de façon souple, en fonction des besoins, de la responsabilité des enseignants, en concertation avec les familles et les différents partenaires.

Ce passage administrativo, personnalisé, était sans doute obligé ! Je voudrais aujourd’hui attirer l’attention sur les risques que comporte cette sur-focalisation sur l’individu et ouvrir une voie plus pragmatique et qui entre dans cette logique de l’accessibilité universelle.

Concrètement, les enseignants peuvent se retrouver à gérer x projets suivant x protocoles et se demander si tout cela est toujours justifié ; ils peuvent aussi se sentir surchargés, avoir un questionnement  sur l’adéquation avec l’idée qu’ils se faisaient du métier. Mon propos n’est pas de dire que la préoccupation du suivi de chaque élève ne fait pas partie du métier, et la plupart des enseignants ont ce désir de faire au mieux pour chacun.

Mais il y a deux écueils qui demandent à être bien vus.

À trop personnaliser, une nouvelle stigmatisation est possible. Elle peut d’ailleurs très bien se manifester chez l’élève lui-même qui ne souhaite plus bénéficier de mesures particulières…  « Non je ne veux pas avoir d’ordinateur… je veux faire comme tout le monde… » Elle peut aussi interroger les autres élèves … « Pourquoi lui et pas moi… «  Nous pouvons réguler cet effet  en travaillant avec l’ensemble des élèves sur la notion de différence, d’équité et entrer dans une nouvelle compréhension des besoins des uns et des autres. En cela, plus la différenciation pédagogique devient une manière de faire ordinaire, régulière, plus il est logique que chacun ne fasse pas forcément la même chose, de la même façon, en même temps.

L’autre écueil est celui de rester dans une logique d’aide, de réparation et non de se diriger vers une logique environnementale et d’accessibilité universelle. Penser en amont la conception du cours, analyser les activités proposées en termes d’obstacles, et donc d’aides à proposer à tous, permet d’associer facteurs environnementaux et personnels. Cette démarche d’anticipation, de repérages systématiques des limitations possibles rencontrées par de nombreux élèves, dans une activité proposée permet peu à peu de répondre aux invariants  que nous connaissons et comprenons maintenant mieux (voir à ce sujet le dossier proposé sur les apports des neurosciences cognitives).

Car, si auparavant, nous concevions les propositions pédagogiques en fonction d’un « bon »  élève standard, nous avons maintenant appris que certains ne peuvent pas lire ou écrire de façon autonome mais peuvent comprendre et s’exprimer ; que certains ne peuvent s’exprimer oralement mais utiliser des moyens de communication alternative ; que certains ne disposent pas d’une mémoire de travail opérante et ont donc besoin d’indices qui servent de rappels… Tous ces éléments deviennent en quelque sorte les nouvelles normes « iso » des propositions pédagogiques.

Si les normes d’accessibilité, largeur des portes, des couloirs, hauteurs des rampes d’escalier sont aujourd’hui posées dès le départ, dans la conception des plans de tout appartement, bâtiment public, scolaire … peut-on imaginer créer un répertoire des obstacles et des aides dans tout scénario pédagogique ?

Pour cela, il s’agit bien d’accompagner les enseignants dans ce travail d’analyse de l’activité en s’appuyant sur l’interdisciplinarité pour sortir des évidences « matière ».

Ainsi dans le document Double focus, nous pouvons voir les deux façons de préparer et gérer sa classe. Le focus « personnalisation » était privilégié ; sans l’abandonner, la pratique associée avec le second focus « accessibilité », éviterait les écueils cités d’une « sur » personnalisation. A terme, il rendrait le travail des enseignants plus adapté au contexte d’aujourd’hui qui découvre la richesse de la diversité et renouvelle le métier.

Véronique POUTOUX

• L’école inclusive est innovante et ouverte …

BrestUne journée riche entre Synthèse des éléments actualisés, témoignages et ateliers.

Parmi les témoignages, une enseignante d’Ulis témoigne des effets positifs sur une élève de sa scolarisation en Ulis sur ces 4 années de collège. Elle a maintenant des amies, elle a participé à plusieurs projets et peut expliquer à une camarade une leçon de physique. Son enseignant s’étonne et reconnait qu’elle est intuitive.En petite section de maternelle, l’enseignante explique comment elle a observé une élève afin de préparer un projet individualisé en lien avec les parents. Elle dit sa conviction que ce parcours individualisé pour fonctionner doit être en lien avec le projet de la classe.
L’école inclusive renouvelle les pratiques pédagogiques, invite les enseignants à chercher et cela est motivant car si nous voulons développer tout le potentiel des élèves qui ont des besoins éducatifs particuliers, au delà de ce que nous voyons; alors c’est aussi le développement de nos potentiels d’enseignants qui va aussi se développer.
Deux autres témoignages évoqueront le travail mené par des équipes pluridisciplinaires pour proposer des solutions innovantes à des élèves décrocheurs ou qui ont une déficience intellectuelle. Ainsi, un élève décrocheur découvre qu’il aime aider les personnes; il est actuellement en stage tous les après midi dans un EHPAD où il participe à l’animation. Une autre jeune fille est en IME, en pré-professionnalisation mais revient au lycée pour suivre des heures d’anglais …
L’école inclusive est une école ouverte qui travaille de mieux en mieux avec de nombreux partenaires.

• Un établissement inclusif, est-ce possible ?

Un établissement inclusif, est-ce possible ?
A quelles conditions ? Avec qui et comment ?
Je vous propose dans le document joint une cartographie de tous les domaines concernés.
Ceci peut constituer une grille d’analyse de l’existant, des domaines peu développés, des implications des différents acteurs, des pistes à ouvrir…

voir le document proposé :  Établissement inclusif. V. Px

Voir aussi le document proposé par Bénédicte Dubois : Préconisations du Cnesco (Conseil national d’évaluation du système scolaire) en faveur d’une École inclusive pour les élèves en situation de handicap (12/02/2016) : ici

• Des applications utiles pour les « enfants à risque »

Le site RIRE (Réseau d’informations pour la réussite éducative) publie une courte liste d’applications utiles pour « les enfants à risque » .  A télécharger pour les tablettes (Android ou Ipad).
L’appellation « enfants à risque » n’est pas du tout utilisée en France. Elle rejoint pourtant bien cette idée de « vulnérabilité  » à l’apprentissage.

A voir : http://rire.ctreq.qc.ca/repertoires/ipad/?id=724

• Entretien 11 : Avec une inspectrice de l’Éducation nationale, chargée de l’ASH

Odile Faure-Fillastre, inspectrice de l’Éducation nationale chargée de la coordination ASH-Scolarisation individuelle en milieu ordinaire, Conseillère technique ASH auprès du Recteur de l’Académie de Paris
Entretien réalisé le 17 juin 2015

En tant que responsable académique, quel état des lieux faites-vous en ce qui concerne l’application de la loi du 11 février 2005 ?

…/ Entretien 11 cadre éducation nationale

• Le professeur documentaliste et l’école de la diversité

Je vous propose dans l’article qui suit d’examiner le référentiel propre aux professeurs documentalistes. Interrogeant ma pratique, j’en arrive à la conclusion que le professeur documentaliste est bien un acteur de l’inclusion.

A lire: 1-La documentaliste et le handicap


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• Apprentissage prématuré de l’écriture cursive et difficultés à venir.

Marie-Thérèse Zerbado-Poudou, docteur en Sciences de l’éducation propose sur le site du café pédagogique une analyse des préconisations des programmes de maternelle en ce qui concerne l’apprentissage de l’écriture. S’appuyant à la fois sur son expérience de praticienne et de chercheuse, elle  nous livre une réflexion que je voudrais poursuivre ici.

En effet, elle montre bien que l’apprentissage  de l’écriture cursive en moyenne section est  tout à fait prématuré  au regard du développement neurologique  des enfants de cet âge. En cela, je relève combien cette volonté de « forcer » certains apprentissages peut contrarier les processus de maturation naturels , voire créer un environnement insécure qui conduira à ce que l’enfant se « sente » en difficulté. Il n’y arrivera pas et ne comprendra pas pourquoi. Ces premiers sentiments d’échec sont à mon sens très nocifs ; ils ébranlent le potentiel possible de confiance de l’enfant vis à vis de lui-même et entament son plaisir d’apprendre.

De plus, comment se fait-il que nous ne tenions pas compte de ces avancées maintenant connues sur la maturité neurologique, maturité des connexions neurologiques entre elles qui se développent à des rythmes très différents d’un enfant à l’autre ? Le risque de produire  dans ce domaine des  » normes » de développement, sont préjudiciables à tous, aussi bien à ceux qui  développent une motricité fine rapidement, qu’à ceux qui la développent plus lentement. Donner de telles injonctions dans les programmes revient à méconnaître ces éléments, et à créer en contre partie des situations de mise en difficulté pour certains élèves. L’environnement pédagogique travaille donc à une moindre accessibilité, créant des obstacles inutiles.

Espérons que les enseignants avec bon sens et professionnalisme sachent doser les exigences et ainsi consolider le capital confiance de l’enfant en ses possibilités.

Lire l’article: http://www.cafepedagogique.net/LEXPRESSO/Pages/2014/09/10092014Article635459312092289796.aspx

• Concevoir un projet. Exemple d’un outil qui favorise l’accessibilité.

Évidence  du métier! Oui, il s’agirait de bien savoir ce que nous voulons enseigner…Plus particulièrement, aux élèves  qui présentent des troubles dysorthographiques, par exemple…

Dans la conception d’un projet pédagogique, de nombreux objectifs peuvent être travaillés, comment clarifier ces intentions et les différencier au regard des besoins de certains élèves. Illustration  de la démarche suivie Concevoir un projet en différenciant les objectifs

A mettre en lien avec l’article précédent     https://www.versunecoleinclusive.fr/2014/01/13/concevoir-un-projet-une-sequence-en-pensant-laccessibilite-pedagogique/

A compléter ensuite par la recherche des obstacles possibles et des aides à proposer.