Nous voilà »obligés » …

Effroi, sidération, peurs, drame pour l’humanité… Impensable et pourtant. Insensé comme toute guerre.

Mais aussi … Courage, entraide, solidarité …  Un temps d’arrêt… Silence intérieur de recueillement et manifestations de soutien aux Ukrainiens et pour conduire des actions qui n’abdiquent pas.

D’autres l’ont écrit… une page de l’histoire se tourne… L’Europe obligée de revoir ses hésitations et de s’unir au plus vite …Une nécessité de cohésion pour la paix qui s’impose comme le bien le plus précieux si nous voulons vivre ensemble.

 

L’école a repris après cette pause hivernale… Nous croyions être débarrassé de cette COVID… En fait pas vraiment encore, et voilà que la guerre fait rage, une fois de plus.
Je savais la fatigue et le découragement des enseignants en ce début d’année et voilà que nous allons devoir aller puiser encore plus profondément dans nos ressources individuelles et collectives pour les élèves qui nous sont confiés.
Quelle sera notre manière de faire classe ? En quoi sommes-nous les obligés de tous les jeunes qui nous sont confiés ? Comment prendre encore plus soin des uns et des autres, des plus fragiles aussi ?

Nos appuis sont les rituels qui sécurisent, la parole que nous ferons naitre en nous aidant des médiations que nous connaissons, dans la littérature, l’histoire, les arts, les langues ; les apprentissages à guider dans leur construction et dans la stimulation que cela produit ; la posture que nous tiendrons, plus vraie, plus humble et rassurante aussi, même si nous ne sommes guère rassurés ! Nous voilà « obligés » par la guerre à mieux exercer encore notre métier, au plus proche de nos convictions intimes et d’une cohésion d’équipe indispensable pour nous soutenir entre adultes et sécuriser le cadre commun pour les enfants.
Alors c’est en chacun que la paix doit s’installer. Cela nécessite de prendre sur soi, de dire sans provoquer, d’écouter sans juger, d’autoriser des expressions qui seront douloureuses. C’est aussi, ensemble par des actions communes de solidarité, de partage des expressions que nous vivrons des moments riches d’humanité.

Nous avons la chance, excusez-moi, mais c’est vrai, d’avoir un métier qui a du sens, qui éduque à la Paix, qui peut la rendre présente à bien des moments dans chaque classe. Nous avons un métier qui éduque à l’altérité et à la recherche du bien commun allant souvent à contre-courant des valeurs de compétition et de consommation. Parfois, nous en doutons, quand le quotidien est difficile, les injonctions venant d’en haut paradoxales nous troublant… Aujourd’hui, la priorité est dans le renouvellement d’un espace commun qui travaille à la recherche du bien commun, le plus important qu’il soit, la Paix.

Courage ! C’est le temps d’affirmer ce qui nous est le plus cher et nous pouvons le faire ensemble dans nos équipes, avec nos élèves et leurs familles.