Kiosque

• Les troubles neurodéveloppementaux. Qu’en est-il ?

En novembre 2023, le gouvernement publie un guide reprenant la stratégie nationale  pour les troubles du neuro-développement  couvrant la période à venir 2023/2027. Auparavant, cette stratégie nationale concernait les personnes atteintes d’autisme.

Ce changement d’appellation fait référence au concept de  TND  qui s’est « singulièrement affirmé (et s’est imposé en quelques années comme une référence incontournable depuis la mise à jour récente de deux classifications internationales le DSM (version 5) et la CIM(version 11) » . Voir article revue ANAE / N°183Mai 2023.A. Pouhet et M.Cerisier.

Des réactions ont eu lieu à la présentation et publication de cette stratégie, en provenance essentiellement des personnes , associations, soucieuses de la cause de l’autisme, s’inquiétant sans doute d’une moindre prise en compte des besoins spécifiques liés aux troubles du spectre autistique.

Que retenir cependant de ce ce document ?

– Les 6 troubles retenus  . La déficience  intellectuelle prenant la nouvelle appellation de trouble du développement intellectuel.

Des chiffres impressionnants : 1 personne sur 6 est concernée avec une augmentation des taux de prévalence pour l’autisme et les troubles de l’attention ces 20 dernières années ( sans explication satisfaisante ). Comment ne pas s’étonner alors du nombre d’enfants par classe ayant des besoins particuliers ! Certes tous ne sont pas scolarisés en milieu ordinaire. Les raisons de cette augmentation font l’objet de recherches actuelles en particulier en lien avec les facteurs environnementaux. Il convient aussi de remarquer que la plupart du temps une personne peut cumuler un autre TND associé. Dans ce même article cité si- dessus, les auteurs s’inquiétaient d’une inflation de ces diagnostics et de diagnostics multiples  : « Y aurait-il une pression sociale, sociétale en la matière ? … Ce qui interroge la « norme ». Bonne question qui devrait à la fois nous inciter à une observation plus précise et à une moins grande inquiétude quand les développements des enfants sont si variables. Tout simplement, parfois, certains ont besoin de plus de temps !

  • 6 mesures principales sont citées:

 

  • Enfin, une fiche spécifique par type de trouble reprend les mesures générales et détaille les modalités de diagnostic et de prise en charge.

Derrière cette publication, une large concertation a eu lieu. cependant comment ne pas s’interroger sur l’importance donnée au diagnostic médical qui impacte fort nos réalités de classe par rapport à des élèves qui n’ont pas de diagnostic médical mais qui peuvent pour x raisons rencontrer des difficultés dans leurs apprentissages sociaux, relationnels et cognitifs. Le « diagnostic scolaire  » pourrait parfois se passer de diagnostic médical mais interroger les environnements des élèves. Ce ne peut être qu’une incitation de plus à penser l’accessibilité universelle des situations proposées aux élèves.

Consulter le document de la Stratégie nationale TND 2023/2027.

https://www.handicap.gouv.fr/sites/handicap/files/2023-11/DP%20strat%C3%A9gie%20nationale%20TND%202023_2027.pdf

 

 

• Aménagements des examens dans l’enseignement supérieur

Le ministère de la recherche et de l’enseignement supérieur a publié la circulaire  qui fait le point sur les obligations des établissements supérieurs d’enseignement de mettre en œuvre les ménagements nécessaires aux examens et obtentions de diplômes pour les candidats en situation de handicap ou souffrant de troubles de santé invalidant .

On y trouve un rappel des textes et conventions internationales sur le droit à l’éducation pour tous.

La notion d’aménagements raisonnables est développée. Certaines problématiques relevées  lors de l’examen du baccalauréat ont du être prises en compte sur les aménagements du tiers temps. En effet, il est possible et recommandé de porter une attention particulière sur l’enchainement des épreuves- pas plus d’une épreuve par jour- pause repos.

Des précisions importantes sont apportées sur les taches possibles effectuées par les aides humaines.

Espérons que cette circulaire entrainera une modification des circulaires précédentes régissant les aménagements du baccalauréat.

La circulaire à lire

nor : ESRS2234137C

Circulaire du 6-2-2023

MESR – DGESIP A2-3 – MASA-MS-MC-MSP-MSAPH

• L’audio pour accéder aux images des bandes dessinées

« Il y a une grosse attente de la part des jeunes [déficients visuels] qui baignent dans l’univers des mangas via leurs camarades et qui ont envie de le découvrir aussi », expose Sandra Bernarot, présidente de Mangomics-Access

Mangomics-Access , créée en 2012, cette association adapte des mangas au format audio et au format texte (lisible par un lecteur d’écran) pour les rendre accessibles aux personnes non-voyantes et malvoyantes. Des bénévoles retranscrivent le texte des mangas, à hauteur de deux tomes par série et par an, et enregistrent des versions audio de ces textes.

Le travail de l’association est permis par le traité de Marrakech. Ratifié par l’Union européenne en 2018, il instaure une exception au droit d’auteur pour faciliter l’adaptation de livres dans un format accessible aux déficients visuels.

Si l’adaptation en braille est possible, seulement « 10 à 15 % » des déficients visuels lisent le braille.

L’article sur le site Numerama.com (Une version audio de l’article est disponible sur la page)

 

• Un chien en Ulis

 

C’est l’histoire d’un berger australien… enfin, c’est plutôt l’histoire de Nancy Mazimann, AESH (accompagnante d’élèves en situation de handicap) à l’ULIS TSA de l’école élémentaire de Huttenheim, qui vient tous les matins en classe avec son chien Pirate ! D’une initiative personnelle qui visait à accompagner les élèves dans leurs émotions et leurs interactions, elle en a fait un projet d’innovation pédagogique validé par la Cardie de son académie. Une idée qui a du chien ! 

Un mini podcast publié par le réseau Canopé relatant le témoignage d’une AESH qui a eu l’idée de faire entrer un chien (éduqué à l’accompagnement) à l’école; projet validé par sa hiérarchie bien sûr…

• We have a dream

 

Le nouveau film de Pascal Plisson nous parle de 5 histoires  d’enfants extraordinaires à travers le monde. En salle depuis le 27 septembre, la bande annonce peut être utilisée en classe pour amorcer un échange, aller creuser un peu plus cette question des différences, de ce qui nous fait peur encore… Et inviter chacun à une relation vraie dénuée de pitié mais capable d’aider si besoin…

La bande annonce

• Nouvelles du comité interministériel du handicap

Réaffirmer le cap, c’est l’objectif du Comité interministériel du handicap qui s’est réuni le 20 septembre 2023. 56 mesures, pour la plupart déjà annoncées lors de la CNH d’avril. Une charte sur l’accessibilité des transports est également signée.

A lire en détail sur :https://informations.handicap.fr/a-comite-interministeriel-du-handicap-quelles-mesures-35571.php#at_medium=email&at_emailtype=retention&at_campaign=1&at_send_date=20230927

A souligner en ce qui concerne la scolarisation :

Le rapprochement nécessaire entre le secteur médico social et l’éducation nationale.

Ainsi, 3 000 équipes médico-sociales seront déployées pour intervenir directement auprès des élèves dans l’école. Une mission sur ce thème confiée notamment à Lucie Carrasco, personnalité qualifiée, doit rendre ses conclusions en février 2024.

Dans ce domaine, n’hésitez pas à nous faire part de ces avancées quand interviennent des équipes mobiles d’appui à la scolarité, l’implantation d’unités d’enseignements, de nouveaux liens de travail avec des IME, ITEP…

 

• Cogni’forum 2023

L’association Cogni’classes AFSC organise la 5ème édition de son Cogni’forum du 09 au 20 octobre 2023.

 

Trois grandes conférences de 18H00 à 20h00 : 

  • 9/10 Franck Ramus : Le numérique et les écrans, amis ou ennemis des jeunes ?
  • 16/10 Samah Karaki et Yaron Herman : Le talent et la créativité à l’Ecole : mythes et réalité
  • 20/10 Mélanie Strauss : Le sommeil et les fonctions cognitives

Par ailleurs : 20 ateliers et 31 sessions à ne pas manquer pour s’informer, se former et partager sur les sciences cognitives de l’apprentissage.

Cet évènement est international et en distanciel.

Programme détaillé et inscriptions par le lien : programme et inscription

• Disney et l’inclusion

A voir ou à revoir, deux excellents films d’animation des studios Pixar (Disney…), métaphores de sociétés utopiques et décalées mais dont le  message est clair et explicite… pour toute la famille !

Une bande annonce de Zootopie (2016)

Une bande annonce de En avant ! (2020)

Logique intégrative et logique inclusive sont analysées et confrontées par le magazine en ligne TheConversation à travers ces deux films « tout publics ».

Le modèle éducatif français actuel, plutôt Zootopie ou En Avant ?

Tout produit culturel peut être à la fois le miroir d’une réalité sociétale, mais aussi une source de représentations qui perpétue des images stéréotypées. À quel point les villes françaises sont-elles proches de la métropole de Zootopie ? Qu’a-t-on conservé des dynamiques intégratives de la banlieue de En Avant ?

https://theconversation.com/comprendre-les-enjeux-de-lecole-inclusive-avec-disney-et-pixar-151125

 

• AESH, prioriser l’accessibilité pédagogique

 » Sortir de la logique quantitative du« tout aide humaine » pour entrer dans une démarche plus qualitative, centrée sur les besoins de l’enfant afin de l’accompagner vers la réussite scolaire et plus d’autonomie. »

Le rapport d’information sur les modalités de gestion des ASEH, pour une école inclusive, publié par la commission de la culture, de l’ éducation et de l’information du sénat présidé par Mr Cédric Vial, met en évidence  que la scolarisation des élèves en situation de handicap passe pour de nombreux acteurs , parents, enseignants, AESH,  personnels des MDPH , par l’attribution d’une aide humaine au détriment de nouvelles pratiques pédagogiques  d’adaptation et de mise en accessibilité des situations pédagogiques.

L’augmentation quantitative du nombre d’AESH ne pourra s’étendre davantage . La présence des aides humaines doit mieux s’organiser et se combiner avec des changements de représentations et de pratiques pédagogiques.

Ce rapport montre aussi les différences de traitement et d’attribution des aides humaines suivant les MDPH… Comment  discerner et analyser les besoins des élèves et ajuster ainsi les aides humaines de façon à toujours viser le développement de l’autonomie et la participation maximum de l’élève à ce qui est proposé en classe ?

De nombreuses recommandations sont proposées qui concernent bien sûr la professionnalisation des AESH( statut et formation) et leur pleine reconnaissance comme membres de l’équipe éducative ; l’amélioration des relations avec les familles sur les plans administratif, juridique, relationnel; une coopération réelle et plus impactante avec le secteur médico-social.

Lire « L’essentiel du rapport »

• Les processus précoces d’exclusion à l’école

L’observatoire des inégalités publie un article qui montre , ce que chaque enseignant sait, que les inégalités quant au vocabulaire et à l’entrée dans la lecture programmée pour tous l’année de CP conduit de nombreux élèves à rencontrer des difficultés qui vont s’installer et le transformer,  faisant de lui  » un élève en difficulté »!

Les auteurs envisagent, comme cela se fait dans certains pays de reporter cet apprentissage fondamental au CE1.
Le problème de ces mesures si normatives  peut aussi conduire à des impasses, et ne pas répondre non plus à des besoins d’apprentissage d’autres enfants.

Toute la question est de se référer sans cesse à l’âge ! en prenant comme point de départ la référence du 1er janvier. Ainsi un enfant né fin décembre entrera sans difficulté en CP l’année de ses 6 ans , alors qu’un autre enfant né quelques jours après sera scolarisé en Grande section. A aucun moment n’est pris en compte une évaluation fine de  son appétence, de ses capacités… Les aménagements éventuels restent très à la marge et se font souvent à la demande des parents qui sont alors jugés comme poussant trop leurs enfants.

Les cycles, abandonnés, laissés aux oubliettes, permettaient cette souplesse. Il serait vraiment temps de se dégager de cette norme imposée par l’âge pour permettre à tous  d’accéder leur heure venue à entrer dans cet apprentissage particulier.

Voir l’article.