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• Quelles réussites au DNB pour les élèves en situation de handicap ?

Un état des lieux :

La direction de l’évaluation, de la prospective et de la performance publie en mai 2019 une note d’information portant sur les résultats au diplôme national du Brevet des élèves en situation de handicap.

L’état des lieux montre que  38% des  élèves en situation de handicap, nés en 2001, ont été inscrits au DNB, 33% étaient scolarisés dans une classe menant au DNB mais n’ont pas été inscrits au DNB et enfin 29% n’étaient pas inscrits dans une classe menant au DNB; ce sont majoritairement des élèves scolarisés en établissements sanitaires ou médico-sociaux. Lorsque ces élèves sont inscrits, ils présentent un taux de réussite souvent supérieur à 85%. Ils réussissent aussi bien que leurs pairs. La majorité de ces élèves passent le DNB avec un an de retard, 40% le passent à l’heure, dans ce cas ils choisissent la voie générale. Les élèves en situation de handicap sont plus nombreux à passer la série professionnelle. Les taux de réussite sont comparables mais ils obtiennent plus souvent des mentions. Les élèves présentant des troubles intellectuels ou cognitifs, ainsi que les élèves avec des troubles psychiques passent le DNB dans la voie professionnelle. Les élèves avec des troubles sensoriels, du langage ont de beaux taux de réussite dans la voie générale.

A retenir aussi, les élèves issus de milieux défavorisés sont moins souvent inscrits au DNB et encore moins en série générale. Ils sont scolarisés plus fréquemment en ULIS ou en établissements sanitaires ou médico -sociaux.

 

 

Que penser de ces éléments ?

Tout d’abord, la désignation élèves en situation de handicap est privilégiée, continuant à notre sens  de catégoriser selon une logique médicale. Cela montre la difficulté à utiliser le concept de besoin éducatif particulier. Le lien avec la question des aides proposées n’est pas évoquée, ni celle de l’aménagement de l’examen. Très clairement, il semble difficile d’entrer dans une conception environnementale du  handicap.

Comme le montre les chiffres, les élèves avec des troubles cognitifs, intellectuels ou psychiques sont peu présentés au DNB, ou si c’est le cas, c’est plutôt dans la voie professionnelle qu’ils le sont. Cela ne traduit-il pas une certaine résignation ou un manque d’ambitions pour ces élèves ? Comment changer nos représentations ? Comment s’adapter au plus près des possibilités de chacun ? Il nous faut vraiment maintenant approfondir et rendre opérationnelles et généralisées les attestations de compétences pour rendre compte des apprentissages réalisés dans les différents contextes de scolarisation. De même, ATD Quart Monde a déjà signalé ce taux très fort de scolarisation en ULIS et en établissement spécialisé d’enfants issus de milieux très défavorisés. Nous devons exercer notre vigilance pour dépasser des a-priori stigmatisants et pour conduire des observations plus fines qui pourraient révéler une autre vision de leurs possibilités et des possibles.

Il est sur que chaque situation est particulière et la généralisation utilisée dans le langage courant, les ULIS, les élèves en situation de handicap, les BEP… occulte trop fortement les écarts entre les différents troubles, au sein même d’une typologie; les écarts entre les ULIS suivant le public accueilli; les écarts d’un établissement à un autre; les écarts entre une scolarisation en établissement scolaire ou en établissement spécialisé.

Les progrès réalisés et constatés dans ce document peuvent sembler modestes mais ils appellent à développer pour tous les élèves des modalités de réussite au DNB, à condition de proposer l’inscription; ou encore de valider des attestations de compétences valorisantes et utiles en vue d’une insertion professionnelle.

 

Lire la note : depp-ni-2019-19-16-A-17-ans-quatre-eleves-sur-dix-en-situation-de-handicap-nes-en-2001-ont-passe-le-diplome-national-du-brevet_1119131

 

 

 

 

• Concrètement que faire ?

L'éducation inclusive - J. JoguetOn en rêvait… il l’a fait ! Jacques JOGUET, enseignant spécialisé et formateur au sein d’un ISFEC pour la préparation de la certification du CAPPEI vient de publier l’ouvrage au titre très prometteur : L’éducation inclusive, pour une école ouverte à tous, pour une école de l’excellence (coll. Concrètement que faire ? éditions Tom Pousse, 2019)

Après un état des lieux qui présente l’écart entre les attentes des élèves (et celles de parents) et les réponses apportées par l’école, le second chapitre apporte une analyse plus approfondie. Celle-ci met en exergue la nécessaire reconnaissance de l’élève et la croyance en son potentiel, l’observation comme savoir-faire professionnel, une clarification des concepts de difficulté scolaire, d’obstacles, d’accessibilité, de compensation, de différenciation et de handicap… Le troisième chapitre décline des outils pédagogiques permettant de favoriser la réussite des élèves, assortis des enjeux dont ils sont porteurs. Parmi eux, on trouve le statut de l’erreur « outil pédagogique par excellence » et l’évaluation différenciée qui, suffisamment pensée, devient un outil « fédérateur » et « pilote » pour ses utilisateurs. Enfin, l’ouvrage se termine par un quatrième chapitre qui s’intitule « L’école, un nouvel espace à créer » dans lequel la notion de projet d’établissement « ferment d’une culture commune d’équipe » et donc, de partenariat, permettent de libérer la créativité de chacun, au service de tous les élèves. Un paragraphe dédié à la formation ne pouvait manquer à cet ouvrage… celle-ci  se conjuguant avec les mots analyse, réflexion, questionnement et bien sûr, cheminement (professionnel et personnel).

Tout au long de son ouvrage, Jacques JOGLET s’appuie sur l’éclairage de grands auteurs tels que Charles GARDOU, Michel SERRES, Abraham MASLOW, Michel DEVELEY, Hervé BENOIT, Jean-Pierre BOUTINET, Edgar MORIN, … Il termine en paraphrasant Antoine DE SAINT EXUPERY : « Fais de la scolarité un rêve, et d’un rêve une réalité. »

C’est bien ce que je disais au début de cet article : on en rêvait… il l’a fait !

•  » L’homme capable ou l’esprit des neurosciences cognitives. »

La Chaire Accessibilité de l’équipe pédagogique nationale Santé Solidarité (EPN 12) du Cnam organise, le Lundi 3 Juin , un séminaire sur « L’homme capable ou l’esprit des neurosciences cognitives » qui se tiendra dans la Salle des Conseils (Accès 37, 1er étage, salle 49), situé au 2 rue Conté dans le 3ème arrondissement.

 

L’accès est libre mais l’inscription est obligatoire auprès de : heloise.delalay@lecnam.net

• La différenciation toujours interrogée

 » Entre tronc commun et filières, quelle école moyenne ?  » c’est le titre de l’ouvrage co-écrit par François Bulteau, Vincent Dupriez, Marie Verhoeven qui dans une  étude comparative entre huit pays dont la France interroge le traitement de la diversité des publics et les réponses proposées par les systèmes éducatifs.

Le modèle du collège unique est de plus en plus questionnée. la différenciation peut-elle, doit-elle passer par la ségrégation, par la constitution de filières…

A lire donc…

• Numérique et discriminations

La Chaire Accessibilité de l’équipe pédagogique nationale Santé Solidarité (EPN 12) du Cnam organise, le Jeudi 21 Mars 2019 de 10h00 à 12h00 , un séminaire sur « Accessibilité, numérisation de la société et inégalités», avec la participation de M Vincent Lewandowski, chef du pôle lutte contre les discriminations et accès aux services publics au sein de la direction de la promotion, Défenseur des droits et Pascal Plantard, Professeur en sciences de l’éducation, Université Rennes 2 .

Programme

 

Ce séminaire  se tiendra à l’amphithéâtre Gaston Planté, situé au 2 rue Conté dans le 3ème arrondissement, Accès 35, 1er étage.

 

L’accès est libre mais l’inscription est obligatoire auprès de : heloise.delalay@lecnam.net

• Bilan de la concertation. Tous ensemble…

« Tous ensemble pour une école inclusive ».
Les premières pistes ont été proposées par le ministre de l’éducation nationale à l’Assemblée Nationale le 31 janvier. Sont visées entre autre une amélioration qualitative des parcours de scolarisation des élèves ainsi que la pérennisation et harmonisation des statuts des accompagnants qui est recherché. D’autres propositions vont suivre, semble-t-il.

Voir sur : http://www.education.gouv.fr/cid138964/ensemble-pour-une-ecole-inclusive-une-concertation-et-un-diagnostic-partage-pour-progresser.html

 

 

• Évaluation des acquis des élèves en situation de handicap

La DEPP produit et met en ligne une note d’information portant sur l’évaluation des acquis des élèves en situation de handicap, en distinguant les résultats en fonction des différents troubles.

Si aucun des résultats ne peut surprendre les enseignants, cela permet toutefois d’objectiver des éléments observés sur le terrain.  Nous soulignerons  que pour ces élèves , des acquis sont là dans les domaines évalués: calcul, lecture et compréhension, outils de la langue.  Les difficultés en lecture et compréhension sont plus importantes pour des élèves avec des troubles intellectuels et cognitifs.

Parmi eux, ceux scolarisés en ULIS, 84,9% ont des performances faibles en calcul, 83,2% en lecture/ compréhension, et 87,2% pour les outils de la langue.

L’étude a aussi croisé les types de situations de handicap avec la « position sociale de l’élève ». Les écarts sont alors plus importants pour les élèves ayant des troubles visuels, ou auditifs.

A lire.

 

• Salaire des AESH

Indemnité compensatrice de la CSG : le Sgen-CFDT obtient officiellement son maintien avec effet rétroactif au 1er janvier 2018 pour les personnels AESH et AED, pour toute signature d’un renouvellement de contrat.

Une directive nationale officielle va être donnée en direction des académies pour mettre en paiement cette indemnité supprimée depuis le 1er janvier 2018.

Le gain financier est donc de 7 à 18 euros (pour des contrats ayant un temps de travail entre 50 à 85%).

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