Repères

Parce que nous avons tous besoin de balises, de points d’ancrage, ces pages sont destinées aux articles de réflexion, aux sorties de publications et aux incontournables textes officiels.

• Rapport de Mme B. Pompili

En vue de préparer le projet de loi de finances de 2016, le rapport (noté pour le moment « Projet. ne pas diffuser » mais qui est diffusé sur internet !) de Mme Barbara Pompili  comporte des éléments intéressants à plusieurs niveaux :

  • compréhension des enjeux de l’école inclusive
  • données chiffrées extraites DGESCO
  • La situation catastrophique des RASED
  • Le questionnement important sur la formation initiale et continue, insuffisante. Les masters spécialisés confortent l’ancienne vision médicale
  • La proposition d’élaborer une cartographie des ressources pour l’inclusion sur un territoire. Pour cela définir un pôle ressource inclusion, et dans chaque école de nommer un « maître ressources inclusion ».

Pour retrouver ces éléments, vous trouverez le rapport joint  dans lequel nous avons surligné les points qui nous ont semblé les plus intéressants.

Projet-avis-PLF-2016-Enseignement-scolaire

• Échelle de repérage de la dyspraxie .

Nous vous proposons la thèse réalisée par Pierre Louis  Couturat soutenue en juillet 2012 portant sur l’élaboration d ‘une échelle de repérage de la dyspraxie pour les élèves de GS (MONTPELLIER 3).
L’objectif général de cette thèse est de proposer une échelle de repérage du Trouble de l’Acquisition des Coordinations (TAC) pour les enseignants de grande section de maternelle, administrable facilement sans formation ou cadre particulier. Les enfants qui souffrent de dyspraxies connaissent de réelles difficultés dans les apprentissages scolaires et ce d’autant plus que le diagnostic est tardif. L’identification des dyspraxies fait l’objet d’un long et pénible processus, le diagnostic est souvent posé lorsque l’enfant est à l’école primaire, alors que les premières difficultés apparaissent lors de l’apprentissage de l’écriture. Toutefois, les signes de la dyspraxie apparaissent bien avant l’âge scolaire et les enfants à risque pourraient être diagnostiqués dès l’école maternelle. C’est un moment intéressant pour le repérage de ces enfants.

D’après l’objectif et l’introduction générale de la thèse Nous vous invitons particulièrement à prendre connaissance des grilles des pages 217 et 222 de la thèse.

La thèse sur archives ouvertes.

D’ autre part l’auteur nous signale qu’il propose des formations portant sur les Troubles de l’acquisition de la Coordination ( TAC ou dyspraxies) et des Troubles Déficitaires de l’Attention avec ou sans Hyperactivité (TDAH). Pour le joindre : Pierre Louis Couturat:  pierre-louis.couturat@ac-montpellier.fr

 

 

• Les SEGPA. Circulaire 2015-176

Nous vous proposons une lecture attentive de cette circulaire qui était attendue dans le contexte de l’école inclusive.

Cette circulaire confirme-telle une avancée de l’école inclusive ? Que maintient-elle? Quelles sont les nouveautés ?

Pour cela, Bénédicte Dubois vous propose une mise en forme facilitant la lecture et  le repérage des points importants; Véronique Poutoux vous propose une analyse de cette circulaire au regard des concepts clés de l’école inclusive.

Circulaire Segpa oct.2015 BD

Les SEGPA, analyse de la circulaire

• La déclaration d’Incheo. Forum mondial sur l’éducation 2015

L’école inclusive  s’inscrit bien dans cette déclaration finale du forum mondial sur l’éducation organisée par l’Unesco.

Nous retrouvons dans ce texte les valeurs humanistes  qui fondent ce droit à l’éducation pour tous (ETP). Si des efforts ont été déployés, les objectifs  posés précédemment sont loin d’être atteints. Les liens  entre éducation pour tous et développement durable  sont conducteurs pour les actions à mener.

Même si cette déclaration peut sembler  lointaine, elle peut permettre de placer nos actions modestes dans un mouvement plus global et de contribution juste au développement de notre humanité.

A Lire: https://fr.unesco.org/world-education-forum-2015/declaration-dincheon

• Ulis en école, collège et lycée

La circulaire n° 2015-129 du 21-8-2015  instaure les Ulis dans l’enseignement élémentaire et précise leur fonctionnement en école, collège et lycée.

A souligner :

– le rappel de la visée d’une école inclusive depuis la loi de refondation pour l’école qui  » engage tous les acteurs dans une nouvelle conception de la scolarisation des élèves en situation de handicap« .

– Le terme de dispositif omniprésent sans être une seule fois défini. Il est indiqué que ces élèves ont besoin de temps de regroupement dans un autre espace. De même, tant pour l’enseignement élémentaire que secondaire, il est confirmé que les élèves sont inscrits dans leur « classe de référence » correspondant à leur âge.Ils peuvent bénéficier de temps de regroupement en Ulis autant que nécessaire

– L’enseignant coordinateur conduit les actions suivantes:

« l’enseignement aux élèves lors des temps de regroupement au sein de l’Ulis ;

la coordination de l’Ulis et les relations avec les partenaires extérieurs ;

le conseil à la communauté éducative en qualité de personne ressource. »

Le rôle de personne ressource est clairement cité, est -il pour autant défini ?

L’expression « besoins éducatifs particuliers » n’apparaît pas. Les élèves qui peuvent bénéficier des Ulis sont « ceux qui, en plus des aménagements et adaptations pédagogiques et des mesures de compensation mis en œuvre par les équipes éducatives, nécessitent un enseignement adapté dans le cadre de regroupements« .
Les élèves qui « nécessitent, sur tous les temps de scolarisation, y compris sur les temps de regroupement, l’accompagnement par une personne chargée d’une aide humaine individuelle ou mutualisée » ne sont pas scolarisés en Ulis.

L’affectation d’un AVSco est possible ; dans ce cas celui-ci fait partie de l’équipe éducative et participe à l’équipe de suivi de scolarisation.

Le grand changement est donc  la nouvelle appellation Ulis pour ce dispositif à l’école. Cela est plus cohérent. Pour autant, le changement de paradigme attendu sera plus long à réaliser d’autant que les référentiels CAPA et 2CA SH ne sont toujours pas modifiés !

A lire sur le site du ministère.

La circulaire remise en page

• Différence… Ma différence, les différences…

LA DIFFÉRENCE… Un texte  en ce début d’année scolaire pour réfléchir à ce mot que nous employons si souvent : la différence et ses paradoxes … ma différence comme affirmation de l’ego et la différence de l’autre qui me bouscule. Seule la vraie rencontre est le chemin à construire, et seule la différence permet la vraie rencontre.

Ce texte peut vous aider  à aborder cette question avec vos élèves. En effet quoi de plus important  que d’expliciter cette notion si nous voulons que la classe devienne un lieu du vivre ensemble respectueux de chacun ; prenant soin du vivre ensemble, semblables et différents.

Bonne lecture et bonne réflexion.

LA DIFFÉRENCE

• La grande pauvreté et l’école

Un rapport conséquent qui fait peu de bruit dans l’environnement actuel des réformes multiples et des « contre » si bruyants, et pourtant ! Comment ne pas prendre en compte ces données et explorer une réalité qui est si souvent occultée.

Son titre devrait déjà provoquer un sursaut : »Grande pauvreté et réussite scolaire ? Le choix de la solidarité pour la réussite de tous. »

Après avoir décrit et donné des indicateurs sur ce qu’est cette grande pauvreté et combien l’école semble aveugle . Même si cette question ne dépend pas seulement de l’école, nous trouvons dans ce rapport une mise en valeur de pratiques qui œuvrent déjà  à faire que l’école n’exclut pas en sus de ce que la société produit déjà.

Ainsi la partie intitulée  « Les principes d’organisation et de fonctionnement pédagogiques qui semblent les plus efficaces pour une école inclusive. » constitue à la fois cette restitution de pratiques existantes  et cette incitation, une nouvelle fois à les développer.

Sont ainsi pointées la nécessité de la mise en place des cycles, (cela date de 1989 !) et l’attention à porter aux transitions entre niveaux. Pour que les différences entre la langue de l’école et la langue de la maison ( travaux E Beautier/St Monnery)  ne créent pas d’obstacle supplémentaire, une pédagogie explicite est nécessaire ainsi qu’un travail spécifique sur la compréhension.
Autre recommandation:les pratiques de collaboration sont à privilégier, ainsi qu’une évaluation positive… L’éducation culturelle et artistique , l’utilisation des outils informatiques… Bref  finalement, toutes ces réponses pédagogiques et éducatives sont connues mais n’arrivent pas encore à se combiner, se généraliser.

A lire : Rapport_IGEN-mai2015-grande_pauvrete_reussite_scolaire_421527

 

• Socle commun 2016 : deux outils de lecture

Deux documents mis à disposition :

1) une fiche de synthèse qui présente les 5 domaines du Socle commun, sous forme colorée pour une lecture et une mémorisation plus faciles.

2) un tableau qui reprend textuellement les 5 domaines.

La mise en application su Socle commun de connaissances, de compétences et de culture est prévue à la rentrée 2016.

Bonne lecture et bon usage !

• J’ai cru rêver ! École « Versmé » à Vilnius

Belle occasion donnée avec le réseau Assomption France ( qu’il en soit vivement remercié!) d’aller voir une école inclusive, à Vilnius. Entendez une vraie école inclusive. Elle se nomme « Versmé »

Elle a été fondée il y a 20 ans par le Professeur Alvyra Galkiené  qui continue d’accompagner  ce qui est mis en place et poursuit ainsi des travaux de recherche et enquêtes. L’enseignement privé  fut sollicité pour cette création en lien avec la congrégation de l’Assomption. Cela survient peu de temps après  l’indépendance de la Lituanie qui eut lieu en 1990.
Je voudrais vous faire part ici des points frappants que nous avons pu observer pendant ce court voyage.

– Tout d’abord une ambiance qui surprend tout de suite: les élèves se déplacent de façon autonome

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et de jeunes élèves en fauteuil roulant aussi. Grands et petits, élèves et enseignants se mêlent pour déjeuner. Les intercours ne génèrent pas de bruyants déplacements et certains restent en classe, d’autres vont à tel ou tel endroit… Peut être une autre façon de se faire confiance, une autre façon d’être dans la relation.

– Ensuite le fameux effet nombre, mais pas vraiment celui que vous croyez.Sur 535 élèves agés de 6ans à 18, 108 ont des besoins spéciaux soir 1 sur 5. Sur une classe de 17 élèves de 11ans, 2 élèves ont  une déficience mentale, 2 sont malentendantes, 1 est hyperactif et un autre a une malformation physique. Les déficiences sont multiples et variées et les réponses adaptées  aux besoins sont fournies en classe, dans l’école par les enseignants,les assistants présents en classe , les enseignants spécialisés mais aussi des « pédagogues sociaux » et différents intervenants paramédicaux. Curieusement, en France, nous avons plutôt opté pour une « dissémination »  éparse, pensant qu’ainsi chaque établissement aurait sa part se sentirait responsable. La conséquence en est qu’une minorité bien repérable par la déficience ou le trouble, ou encore désignée comme « ceux de l’Ulis  » est stigmatisée de fait ou regardée avec compassion. Ici l’effet nombre joue dans l’autre sens car dans toutes les classes il y a des élèves avec des besoins spécifiques. Mais cela ne vous aura pas échappé non plus que les effectifs des classes sont plus faibles. ( environ 20 élèves)

– Une différenciation pédagogique effective, réelle, fluide est mise en œuvre dans toutes les classes.

.DSC_0034 DSC_0043 Elle se caractérise par une grande créativité dans les différents supports et aussi une place plus faible donnée aux supports écrits. D’autre part sont mis en œuvre simultanément 3 types de programmes: le programme commun ( celui du niveau de la classe en fonction du curiculum) le programme adapté( qui est élaboré par l’enseignant et de sa responsabilité , aidé si nécessaire par l’enseignant spécialisé) et un programme spécialisé pour les élèves qui ne peuvent faire toutes les acquisitions proposées en classe( celui ci est réalisé par l’enseignant spécialisé en lien avec l’enseignant de la classe). L’aide mutuelle entre élèves est fortement sollicitée. Un assistant  est là en priorité pour aider les élèves qui en ont besoin mais il ne se cantonne pas à un seul élève. La fluidité  et facilité des relations entre l’enseignant et l’assistant nous ont surpris.

– Les différents personnels. nous parlerons plus spécialement des assistants  et des pédagogues sociaux. Les premiers  sont recrutés par l’école et payés aussi par elle.  Cela permet une stabilité   pour la personne d’abord, pour l’équipe et bien sur pour les élèves. Ils font vraiment partie de l’école; ils peuvent bénéficier de la co formation au sein de l’école avec les enseignants. Nous avons aussi été intéressés par ces « pédagogues sociaux »  qui  apprennent à certains élèves les gestes sociaux, reçoivent la famille, font des programmes spécifiques pour des élèves avec des troubles du comportement mais s’occupent aussi de difficultés sociales . Nous n’avons pas vraiment l’équivalent, cela pourrait se  rapprocher des maitres spécialisés du 1er degré, option G, d’un éducateur spécialisé, d’une assistante sociale. La question sociale, qui comporte bien deux aspects souvent corrélés, celui des comportements non adaptés et les difficultés sociales, reste tue en France malgré les budgets énormes alloués, les augmentations sans fin des  personnes concernées, les détresses humaines qui s’y trouvent et la difficulté pour l’école d’y répondre. Le travail qui commence à se réaliser dans certaines écoles sur l’apprentissage des compétences sociales  est une nécessité pour tous, même si notre mentalité cartésienne  avait occulté ces aspects si longtemps.

Pour poursuivre la réflexion, nous reprendrons sou peu  4 points très éclairants et utiles à tous , même dans notre contexte si différent:

– Les fondements éthiques qui portent ce projet

– Les modèles de l’apprentissage sous jacent

– Apprendre à faire un programme adapté

– Apprendre des stratégies d’organisation de sa classe pour différencier.

A suivre donc sous peu!