Repères

Parce que nous avons tous besoin de balises, de points d’ancrage, ces pages sont destinées aux articles de réflexion, aux sorties de publications et aux incontournables textes officiels.

• « Il va en inclusion… Êtes-vous d’accord ? »

Le 18 décembre 2018, le département Éducation Inclusive de L’ISP Faculté d’éducation (Paris)  a accueilli Marie Toullec-Théry pour une conférence interactive exceptionnelle de 6 heures.
Éducation inclusive, nouvelle sémantique, différenciation et école inclusive… Accessibilité des apprentissages… Activités cognitives… Elle présente ici de nombreux travaux de chercheurs, André Tricot, Sylvie Cèbe… (Partie 4)

La conférence est divisée en 4 parties (entre 1h00 et 1h30 chacune) et précédée du diaporama présenté par Madame Toullec-Théry.

À visionner seul, en équipe, par petites parties en confrontant avec nos pratiques…
Merci à l’ISP-Faculté d’Éducation de nous proposer cet excellent support.
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• Vous avez dit Personne Ressource ?

Le nouveau référentiel des compétences des futurs enseignants qui obtiendront le Certificat d’aptitude aux pratiques d’éducation inclusive officialise le rôle de personne ressource, actant ainsi des réflexions et des pratiques constatées sur le terrain. Aude Lefébure dans son mémoire de master « La place de l’enseignant « spécialisé » du second degré, et son rôle de Personne – Ressource ASH, dans l’accompagnement des élèves à Besoins Éducatifs Particuliers. » publié en 2015 s’interroge longuement à la fois sur cette notion de personne ressource et aussi de  dispositif ressource. Sa réflexion se construit en partant des définitions des termes, puis va  explorer le champ des ressources humaines  et nous propose ainsi  « Au regard de ces deux définitions, l’enseignant « spécialisé » semble être à la fois une personne–ressource et une personne–ressources. Il n’est personne-ressource dans le sens où il vient en aide aux enseignants pour les « tirer d’embarras » et favoriser « le redressement » d’une situation, c’est alors un « secours ». Par ailleurs, en tant qu’enseignant « spécialisé », il est capable de mettre à disposition « des moyens (matériels et humains) » et de proposer des « possibilités d’action » qui seront développées ultérieurement. Il est donc en ce sens personne–ressources. »

Elle montre aussi quels sont les verbes qui au delà du terme personne ressource disent les actions possibles:

Rôle de l’enseignant spécialisé, issu du second degré, en tant que personne-ressource.
Mission de « personne-ressource »

en tant qu’interface entre les élèves à BEP et les enseignants.

Mission de « personne-ressources »

en tant que « moyens d’accompagnement » des élèves à BEP et des enseignants.

Communiquer – Coordonner

 

Adapter – Être à l’écoute – Former – Collaborer – Repérer

Enfin, elle propose alors d’aller plus loin en développant l’idée de pôle ressource ASH, dans un établissement scolaire, qu’elle nomme SAS, Soutien adapté et Suivi… Au moment où les ULIS ont encore bien du mal à fonctionner en tant que dispositif ressource, où les personnes en formation se demandent comment se positionner en tant que personne ressource, la réflexion proposée était anticipatrice et reste d’actualité.

A lire: Publication_Personne Ressource & SAS

• Handicap et Besoins éducatifs particuliers

Il n’est pas encore sûr que le concept de besoins éducatifs particuliers ait été réellement compris. Celui de handicap s’est éloigné du premier sens reçu de nos amis anglais. Nous employons souvent ces termes ou les entendons. L’article joint est  extrait du mémoire de master d’Aude Lefébure « Construction d’un dispositif ressource pour les élèves à Besoins Éducatifs Particuliers dans un établissement du second degré »,  résumé avec l’aide de Fabienne Dougny. Il définit clairement ces deux concepts, montre les évolutions . Une aide construite et étayée pour s’approprier réellement l’expression  » besoins éducatifs particuliers ».

Publication_Handicap & BEP

• Accessibilité et personnalisation?

L’accessibilité est universelle ou elle n’est pas. Ce principe devrait guider nos actions et nos choix.

Or, le focus a longtemps été mis sur la personnalisation. Il s’agissait de répondre au droit à l’éducation, puis à celui de la scolarisation en proposant des projets individualisés. Avec notre façon très administrative d’organiser à la fois les lieux, les aides, les moyens, nous en sommes aujourd’hui à proposer PAP, PPS, PAI et PPRE… Certains de nos voisins européens s’en étonnent quand parfois un seul protocole existe, pouvant être proposé de façon souple, en fonction des besoins, de la responsabilité des enseignants, en concertation avec les familles et les différents partenaires.

Ce passage administrativo, personnalisé, était sans doute obligé ! Je voudrais aujourd’hui attirer l’attention sur les risques que comporte cette sur-focalisation sur l’individu et ouvrir une voie plus pragmatique et qui entre dans cette logique de l’accessibilité universelle.

Concrètement, les enseignants peuvent se retrouver à gérer x projets suivant x protocoles et se demander si tout cela est toujours justifié ; ils peuvent aussi se sentir surchargés, avoir un questionnement  sur l’adéquation avec l’idée qu’ils se faisaient du métier. Mon propos n’est pas de dire que la préoccupation du suivi de chaque élève ne fait pas partie du métier, et la plupart des enseignants ont ce désir de faire au mieux pour chacun.

Mais il y a deux écueils qui demandent à être bien vus.

À trop personnaliser, une nouvelle stigmatisation est possible. Elle peut d’ailleurs très bien se manifester chez l’élève lui-même qui ne souhaite plus bénéficier de mesures particulières…  « Non je ne veux pas avoir d’ordinateur… je veux faire comme tout le monde… » Elle peut aussi interroger les autres élèves … « Pourquoi lui et pas moi… «  Nous pouvons réguler cet effet  en travaillant avec l’ensemble des élèves sur la notion de différence, d’équité et entrer dans une nouvelle compréhension des besoins des uns et des autres. En cela, plus la différenciation pédagogique devient une manière de faire ordinaire, régulière, plus il est logique que chacun ne fasse pas forcément la même chose, de la même façon, en même temps.

L’autre écueil est celui de rester dans une logique d’aide, de réparation et non de se diriger vers une logique environnementale et d’accessibilité universelle. Penser en amont la conception du cours, analyser les activités proposées en termes d’obstacles, et donc d’aides à proposer à tous, permet d’associer facteurs environnementaux et personnels. Cette démarche d’anticipation, de repérages systématiques des limitations possibles rencontrées par de nombreux élèves, dans une activité proposée permet peu à peu de répondre aux invariants  que nous connaissons et comprenons maintenant mieux (voir à ce sujet le dossier proposé sur les apports des neurosciences cognitives).

Car, si auparavant, nous concevions les propositions pédagogiques en fonction d’un « bon »  élève standard, nous avons maintenant appris que certains ne peuvent pas lire ou écrire de façon autonome mais peuvent comprendre et s’exprimer ; que certains ne peuvent s’exprimer oralement mais utiliser des moyens de communication alternative ; que certains ne disposent pas d’une mémoire de travail opérante et ont donc besoin d’indices qui servent de rappels… Tous ces éléments deviennent en quelque sorte les nouvelles normes « iso » des propositions pédagogiques.

Si les normes d’accessibilité, largeur des portes, des couloirs, hauteurs des rampes d’escalier sont aujourd’hui posées dès le départ, dans la conception des plans de tout appartement, bâtiment public, scolaire … peut-on imaginer créer un répertoire des obstacles et des aides dans tout scénario pédagogique ?

Pour cela, il s’agit bien d’accompagner les enseignants dans ce travail d’analyse de l’activité en s’appuyant sur l’interdisciplinarité pour sortir des évidences « matière ».

Ainsi dans le document Double focus, nous pouvons voir les deux façons de préparer et gérer sa classe. Le focus « personnalisation » était privilégié ; sans l’abandonner, la pratique associée avec le second focus « accessibilité », éviterait les écueils cités d’une « sur » personnalisation. A terme, il rendrait le travail des enseignants plus adapté au contexte d’aujourd’hui qui découvre la richesse de la diversité et renouvelle le métier.

Véronique POUTOUX

• AVS et enseignant

ndlr : AESH ou AVS ? Les AVS ou auxiliaires de vie scolaire sont bien présents dans nombre d’établissements aux côtés des élèves en difficulté d’apprentissage et de leurs enseignants. C’est le terme générique employé pour désigner ces professionnels, qui peuvent être employés sous divers statuts dont le moins précaire est celui d’AESH, accompagnants des élèves en situation de handicap.

Réseau Canopé (ex CRDP) publie

AESH et enseignant
Collaborer dans une école inclusive – Grégoire Cochetel*
04/2017

« Ce livre constitue un outil dont l’objectif est de permettre la réussite du trio AESH-Enseignant-Élève. Il donne à comprendre comment les AESH participent à la prise d’autonomie de ces élèves et à la réussite de leurs parcours de scolarisation… »


Cet ouvrage s’adresse tant à l’enseignant qu’à l’auxiliaire de vie scolaire et devrait constituer un « socle commun d’intervention » en classe.
Il pourra sans doute éclairer les parents…
Vous connaissez cet ouvrage et vous avez pu l’utiliser en classe ? Merci de laisser votre avis en commentaire.

Voir sur le site Réseau Canopé

*Grégoire Cochetel est Directeur adjoint ESPE, chargé des formations autour de l’enseignement à l’Université Blaise Pascal Clermont-Auvergne

• en direct du colloque de la FNAME

Ces 5,6,7 octobre se déroule le 15ème colloque de la FNAME (fédération nationale des associations de maîtres E) sur la thématique :

« Les processus d’apprentissage :
des premiers pédagogues aux neurosciences, les acquis de la recherche. »

Des conférenciers de talent pour nous accompagner dans la réflexion : Olivier Houdé, André Giordan, Ange Ansour, François Taddéi, Alain Pouhet, Philippe Meirieu…

Les interventions seront collectées sur le site de la FNAME : www.fname.fr

• Formulaire MDPH, sept 2017

Voici le formulaire CERFA proposé en cette rentrée dans les MDPH.

Il a le mérite de prendre en compte de nombreuses situations très diverses… qui peuvent faire penser que la personne, en tant que telle est prise en compte? Cependant, malgré les efforts de présentation, est-il utilisable par tous? Accessible en d’autres termes?

Comment les différentes personnes se sentiront-elles prises en compte?  Seront-elles accompagnées dans cette démarche?

Ne fallait-il pas concevoir un formulaire spécifique qui concerne les enfants et jeunes ? Ou  craint-on encore que les dossiers ne puissent pas suivre lorsqu’un jeune étudiant devient par exemple travailleur?

Voir le document

• CAPPEI : le chiffre 3 à l’honneur !

CAPPEI : Certificat d’Aptitude Professionnelle aux pratiques de l’Éducation Inclusive

Réforme de la formation spécialisée : le chiffre 3 à l’honneur
B0EN n°7 du 16 février 2017

  • 3 nouvelles compétences pour l’enseignant spécialisé, complémentaires à celles des professeurs et autre personnel de l’éducation

    3 nouvelles compétences

    Infographie B Dubois d’après le B0EN n°7 du 16 février 2017

     

  • 3 nouveaux modules de formation :

    1) Modules de tronc commun (144 heures)
    2) Modules de professionnalisation dans l’emploi (52 heures X2)
    3) Modules d’approfondissement (52 heures)

  • 3 épreuves au cours de la certification :

    3 épreuves au cours de la certification

    Infographie B Dubois d’après le B0EN n°7 du 16 février 2017

    voir aussi notre article :
    Tout savoir sur le CAPPEI

• L’accompagnement à l’école

L’accompagnement à l’école : dispositifs et réussite des élèves
Dossier de veille de l’ifé N° 119 de juin 2017 par Catherine REVERDY (chargée d’étude et de recherche au service veille et analyse de l’Institut français de l’éducation)

C’est encore une fois un dossier de veille de grande qualité qui nous éclaire sur la question de l’accompagnement des élèves à l’école. Il s’inscrit dans le prolongement de 2 dossiers publiés en 2016 :

  1. celui sur la différenciation pédagogique en classe (Feyfant, novembre 2016) qui abordait la façon dont les enseignants s’y prennent pour adapter leurs pratiques à la diversité des élèves
  2. celui sur les représentations et les enjeux du travail personnel de l’élève (Thibert, juin 2016) qui traitait de ce que font les élèves quand ils ou elles se retrouvent seul.e.s face à leur travail, en classe ou en dehors.

Cette fois, ce dossier de veille et d’analyse examine la question de l’organisation du suivi des apprentissages des élèves par les enseignants. Il s’organise de la façon suivante :

B Dubois - Accompagnement des élèves Ifé 119

infographie B Dubois d’après le dossier de veille de l’Ifé 119

Outre l’éclairage historique et terminologique qu’il apporte sur les dispositifs d’aide aux élèves, ce dossier s’inscrit dans une réflexion très intéressante sur le changement de paradigme relatif aux pratiques enseignantes, en termes d’organisation dans l’établissement et de mises en œuvre pédagogiques et didactiques.

Voir le dossier sur le site de l’Ifé