Outils
• Troubles DYS : outils et adaptations à l’école
En pratique, comment faire ?
Journée des Dys, organisée par la Fédération française des Dys
Les intervenants : Michèle Mazeau, médecin de rééducation, spécialiste des troubles du développement cognitif chez l’enfant, en particulier les dys- et troubles spécifiques des apprentissages, et Géraldine Loty, professeure des écoles.
• Au JO du 18 décembre : formation initiale des enseignants
Le journal Officiel du 18 décembre publie le cahier des charges concernant la formation initiale des futurs enseignants à l’éducation inclusive.
Les compétences communes et professionnelles sont déclinées. En voici un extrait :
Nous y retrouvons de nombreux points sur lesquels nous travaillons. Nous remarquons encore la formule: » connaître les dispositifs et structures inclusifs » avec ce terme de structure qui reste problématique.
Le principe d’accessibilité pédagogique et didactique est posé. Cela demandera d’interroger les contenus de formation dispensés dans les domaines disciplinaires. L’observation et l’analyse des tâches trouvent une place dans ces compétences professionnelles décrites. Pour rappel, voici ce que nous avons souvent développé sur ce que les enseignants devaient mettre en œuvre pour évoluer vers des classes de plus en plus inclusives.
A lire et à travailler certainement pour améliorer toujours et encore la formation initiale et continue des enseignants.
• Équipes éducatives : comment les préparer ?
Ces réunions se sont généralisées toutes ces dernières années et c’est heureux . Cependant, ce sont des moments importants pour les parents, les enseignants et éducateurs. Certaines maladresses peuvent engendrer des difficultés importantes de compréhension mutuelle et peser sur le parcours futur de l’élève. C’est tout un savoir faire qui se construit avec l’expérience et qui nécessite l’accompagnement des collègues plus chevronnés. C’est ici aussi que les enseignants spécialisés peuvent répondre de cette mission de personne ressource en produisant des outils, guides utiles à tous. C’est donc ce que nous propose une collègue qui est actuellement en formation pour préparer le CAPPEI.
Voici ses documents. A vous de vous en inspirer, de vous les réapproprier sans doute. Merci à elle.
Le premier tableau concerne la première équipe éducative qui se réunit; ensuite un autre tableau est rempli, ce qui permet d’avoir un suivi partagé avec l’équipe et la famille.
Tableau 1ère équipe éducative avec les questions à poser version 2019 2020
Tableau équipe éducative 2 et + avec les questions à poser version 2019 2020
• Oser la pédagogie active !
L’université catholique de Louvain publie le cahier N°13-2020 particulièrement intéressant pour définir ces fameuses pédagogies actives… « Oser la pédagogie active. 4 clés pour accompagner les étudiant-es dans leur activation pédagogique ». Car, il s’agirait plutôt de parler de pédagogie de l’apprentissage actif.
Le livret est conçu pour le niveau universitaire mais il est tout à fait pertinent et intéressant à lire pour tous les enseignants et peut nous aider à nous interroger sur nos pratiques. Sa lecture est facile tout en posant des principes connus de nombreux enseignants mais ce cahier a le mérite de formaliser une formule parfois « fourre-tout » derrière laquelle chacun peut mettre ce qu’il veut. Par exemple, travailler en plan de travail individualisé peut contribuer à rendre actif l’apprentissage de l’apprenant mais peut aussi comporter des inconvénients dans l’isolement possible, le manque d’interactions et le rapport au sens de l’apprentissage en cours.
Et si la pédagogie active peut sembler aller de soi pour certains, ce dossier peut fournir une belle base pour analyser ses pratiques replaçant au centre la question de l’activation cognitive. Ainsi les manipulations souvent proposées à l’école élémentaire sont utiles certes, mais peuvent seulement sembler mettre en activité les élèves, car si elles ne sont pas assorties d’une activation cognitive, elles ne suffiront pas pour que l’apprenant construise son apprentissage.
Le modèle ICAP ( mode interactif, mode constructif, mode actif , mode passif ) est très éclairant. Soyons attentifs à ne pas nous contenter des seuls modes passif et actifs ( en superficialité) qui constituent un des motifs d’une exclusion qui s’opère silencieusement dans nos classes et qui ne stimule pas assez les élèves à besoins éducatifs particuliers, les laissant dans leur zone de répétition.
De plus le document est jalonné de QR codes qui renvoie à des capsules vidéos ou des approfondissements.
• Des parents invisibles : l’école face à la précarité familiale
Nous rappelons que l’école inclusive est une école qui tente de ne plus exclure et qui scolarise tous les enfants en répondant au mieux aux besoins de ceux qui pour quelque raison rencontrent des difficultés à l’école.
La précarité, grande précarité, renforcée par cette crise sanitaire est soit totalement présente dans les écoles, soit étrangement ignorée.
Dominique Glasman, propose dans la Revue française de pédagogie, un article qui répondra à de nombreuses questions de terrain sur ces « parents invisibles » que nous cherchons tant à rencontrer. Il propose l’analyse du livre de Pierre Périer « Des parents invisibles, l’école face à la précarité familiale. »(PUF 2019)
A lire, si nous voulons mieux comprendre ce qui se joue pour ces parents.
« Il s’agirait moins de former cadres et enseignants aux «techniques de communication» avec les parents qu’à l’analyse et la compréhension des positions, des logiques, dans lesquelles sont pris les parents, et en particulier ceux des milieux précaires. Ceux-ci souhaitent la réussite de leurs enfants et vivent souvent dans des conditions qui, en dépit des invitations, des appels ou des injonctions de l’école, rendent très difficile d’y répondre ; ils se sentent démunis pour le faire, et n’ont plus, pour se préserver, que la solution du maintien à distance, faisant d’eux des «parents invisibles».
• Un guide ressource pour les équipes
L’ONISEP Hauts de France publie un guide sur la scolarisation des élèves à besoins éducatifs particuliers Une école pour la réussite de tous.
A voir entre autre une première partie qui traite de la prise en compte des élèves à besoins éducatifs particuliers quelle que soit l’origine et la manifestation des difficultés rencontrées. Une partie plus spécifique traite de la scolarisation des élèves en situation de handicap…
Un bon document ressource pour les équipes.
A découvrir.
• Une expérience de coordonnateur d’éducation inclusive sur plusieurs collèges
Voici l’entretien réalisé avec notre collègue Christelle CC qui est titulaire d’un poste d’enseignante coordinatrice pour l’éducation inclusive partagé sur plusieurs collèges de l’enseignement privé sous contrat du bassin d’Annecy. Il y a ici un sujet très intéressant pour répondre aux besoins des enseignants et des élèves. Ce qui nous montre que le collège inclusif ne se définit pas par le fait d’avoir une ULIS ou une SEGPA mais plutôt par le souci partagé de répondre au mieux aux besoins éducatifs particuliers des élèves en accompagnant les enseignants et l’équipe. La réflexion menée collectivement pour trouver une stratégie de moyens devient alors opérante. A lire absolument.
• Entre continuité et ruptures, le lycée inclusif plus que jamais nécessaire !
En effet, entre la réforme qui se poursuit cette année et la gestion de la crise sanitaire, la mise en place de la continuité pédagogique, quels sont les éléments qui avancent dans le sens de parcours différenciés et aménagés en fonction des besoins particuliers de certains lycéens. Des questions très simples interrogent ce niveau de la scolarité quant à sa capacité à s’inscrire dans un système scolaire inclusif.
Par exemple, pourquoi n’y-t-il que très peu d’ULIS en lycée général et technologique ? Pourquoi ces dispositifs sont-ils réservés aux lycées professionnels ? Si un élève est orienté dans la voie générale et technologique alors c’est qu’il doit s’adapter à ce qui lui est demandé , ce qui n’est pas l’orientation donnée à l’école( dans son sens générique) inclusive qui doit s’adapter aux élèves et prendre en compte les besoins éducatifs particuliers de certains élèves.
Qu’avons-nous appris du confinement qui va dans le sens d’un lycée, toutes voies confondues, qui engage des pratiques plus inclusives ? Les enseignants ont été extrêmement attentifs aux difficultés rencontrées, ont prodigué de nombreux encouragements et se sont interrogés sur la pertinence des évaluations habituelles. La mise en confiance, le prendre soin ont pris plus d’ampleur et sont les bases nécessaires pour que chacun puisse apprendre, tout particulièrement lorsque le sentiment de compétence est peu sûr avec une image de soi assez négative. Certains élèves d’ailleurs se sont sentis mieux dans cette scolarité à domicile, ne sentant plus peser sur eux le regard des autres qu’ils perçoivent comme dévalorisant et a contrario, recevant les encouragements de ses professeurs. L’attention aux difficultés donne des indicateurs sur les obstacles que peuvent rencontrer des élèves. L’explicitation plus grande accordée par les différents moyens est une première approche de l’accessibilité pédagogique. Enfin il a fallu cibler des priorités quant aux évaluations et donc clarifier davantage les objectifs recherchés, les expliciter là aussi. Le dégagement de toutes ces zones implicites habituelles , non vues en présentiel, se retrouve mis en lumière par la distance.
La réforme quant à elle dans ses finalité, recherche à proposer des parcours individualisés, reposant sur un choix et une orientation qui se doit d’être accompagnée. L’évaluation est aussi interrogée par la mise en œuvre du contrôle continu. Cela peut ouvrir la porte à un travail déjà mené en lycée professionnel sur la reconnaissance de niveaux de maitrise atteints dans telle ou telle compétence. Ces attestations de compétences doivent pouvoir se développer aussi en lycée général et technologique et permettre ainsi à des lycéens aux profils cognitifs atypiques de pouvoir valider tout ou partie du baccalauréat. La réforme interroge aussi l’organisation de la « classe » en tant que telle et appelle une modularité et flexibilité plus grande.
Vous souhaitez approfondir cette réflexion, vous pouvez visionner la vidéo qui a été réalisée par Jean-François Gatineau de la Direction Diocésaine de Nantes qui m’invitait à plancher sur ce sujet début octobre. Voici le lien de la vidéo qui a été ainsi réalisée et diffusée auprès des chefs d’établissements des lycées de la région nantaise: https://youtu.be/l2eYwVjCLr0
Nota bene: quelques passages ne sont pas très bons au niveau de la qualité du son… soyez persévérant ! Merci de votre compréhension.