Outils pour la formation

• Apprentissage prématuré de l’écriture cursive et difficultés à venir.

Marie-Thérèse Zerbado-Poudou, docteur en Sciences de l’éducation propose sur le site du café pédagogique une analyse des préconisations des programmes de maternelle en ce qui concerne l’apprentissage de l’écriture. S’appuyant à la fois sur son expérience de praticienne et de chercheuse, elle  nous livre une réflexion que je voudrais poursuivre ici.

En effet, elle montre bien que l’apprentissage  de l’écriture cursive en moyenne section est  tout à fait prématuré  au regard du développement neurologique  des enfants de cet âge. En cela, je relève combien cette volonté de « forcer » certains apprentissages peut contrarier les processus de maturation naturels , voire créer un environnement insécure qui conduira à ce que l’enfant se « sente » en difficulté. Il n’y arrivera pas et ne comprendra pas pourquoi. Ces premiers sentiments d’échec sont à mon sens très nocifs ; ils ébranlent le potentiel possible de confiance de l’enfant vis à vis de lui-même et entament son plaisir d’apprendre.

De plus, comment se fait-il que nous ne tenions pas compte de ces avancées maintenant connues sur la maturité neurologique, maturité des connexions neurologiques entre elles qui se développent à des rythmes très différents d’un enfant à l’autre ? Le risque de produire  dans ce domaine des  » normes » de développement, sont préjudiciables à tous, aussi bien à ceux qui  développent une motricité fine rapidement, qu’à ceux qui la développent plus lentement. Donner de telles injonctions dans les programmes revient à méconnaître ces éléments, et à créer en contre partie des situations de mise en difficulté pour certains élèves. L’environnement pédagogique travaille donc à une moindre accessibilité, créant des obstacles inutiles.

Espérons que les enseignants avec bon sens et professionnalisme sachent doser les exigences et ainsi consolider le capital confiance de l’enfant en ses possibilités.

Lire l’article: http://www.cafepedagogique.net/LEXPRESSO/Pages/2014/09/10092014Article635459312092289796.aspx

• Analyser sa pratique d’enseignant

Analyser sa pratique en s’appuyant sur deux compétences des métiers du professorat et de l’éducation.

La pratique réflexive sur son métier d’enseignant s’apprend et s’améliore par un entrainement régulier qu’il convient d’exercer et d’encourager dès la formation initiale.
En amont de cette analyse, se trouve l’observation ou plutôt l’auto-observation qui, pour être objective, doit s’appuyer sur des éléments factuels et non interprétatifs. Ces démarches peuvent être initiées par l’utilisation du référentiel de compétences de l’enseignant, outil d’accompagnement des pratiques et des gestes professionnels.
Paru en juillet 2013, il s’adresse pour la première fois à une pluralité d’acteurs de l’enseignement et de l’éducation et réitère la compétence « Prendre en compte la diversité des élèves » dans la perspective de renforcer le concept d’Ecole inclusive instauré par la loi du 11 février 2005.
Notons également que la compétence « Evaluer les élèves » se décline dans des termes positifs de progrès et d’acquisitions, colorant l’évaluation d’une connotation valorisante parce qu’évaluer, c’est avant tout « donner de la valeur » …

Loin d’être exhaustives, ces grilles écrites pour ces deux compétences, pourront servir de guide aux enseignants soucieux d’interroger leur pratique, dans le but d’optimiser leurs gestes professionnels.

Le document :
Grille d’analyse de sa pratique d’enseignant

• Grande difficulté scolaire : des préconisations…

Le rapport n° 2013-095 de novembre 2013 sur « Le traitement de la grande difficulté au cours de la scolarité obligatoire», richement documenté, détaille des préconisations au fil de ses 179 pages. Au fil des feuillets, les rapporteurs proposent de placer au cœur de la nouvelle formation la réponse à la diversité des besoins.

Le document-outil suivant se veut une aide à la lecture. Il reprend des extraits du rapport.
Vous y trouverez :
– les 16 préconisations assorties d’un mot-clef
– la mise en relief des besoins en formation
– un schéma de synthèse.

Voir le document :
Synthese traitement difficulté scolaire MEN

 

• Référentiel métier et école inclusive

Bénédicte Dubois propose ici un outil d’analyse des compétences que les enseignants sont invités à décliner pour prendre en compte les besoins des élèves et travailler ainsi à une école inclusive.
Ce document s’appuie sur une relecture du référentiel de compétences professionnelles des métiers du professorat et de l’éducation [BO n° 30 du 25/07/2013]

Ces schémas peuvent être des supports possibles pour une concertation en équipe ; mais aussi pour une relecture personnelle de sa pratique … Où en suis-je ? Qu’est ce qui est déjà là ? Comment faire un pas de plus …

Il est aussi possible de relire une situation précise, de la scanner à l’aide de ces documents et de voir ce qui est déjà là ce qui peut être amélioré seul ou en équipe.

Voir le document :
Les liens entre référentiel métier et école inclusive

• 10 repères pour la mise en œuvre du dispositif « Plus de maîtres que de classes »

La DGESCO publie ce document pour accompagner la mise en place du dispositif  » Plus de maîtres que de classes ».

Sont rappelés les axes forts qui doivent guider les choix d’affectation et la mise en œuvre sur le terrain. D’abord, le terme « Dispositif » est affirmé, rejoint en cela le terme des Ulis, et des Clis ( même si pour ces dernières , le sigle a gardé le terme « Classe ») et montre la volonté de permettre une souplesse, de développer une forme évolutive qui ne se fige pas mais s’adapte en permanence aux besoins des élèves. Il n’est pas question que ces moyens supplémentaires soient « saupoudrés »… mais au contraire ciblés et utilisés de façon collaborative avec l’équipe et les enseignants. Ce dispositif se situe comme travaillant à la prévention des difficultés scolaires. En lisant ces recommandations, nous retrouvons des éléments des réflexions conduites depuis de nombreuses années sur les pratiques de co-intervention, les distinctions à faire entre soutien, réelle différenciation au sein de la classe. La mission des maîtres de soutien au sein de l’éducation prioritaires seront repensées. Ces maîtres supplémentaires ne doivent pas devenir des « spécialistes  » de la difficulté mais font partie de l’équipe. Le document est composé de 10 fiches. Chacune présentant les orientations, le lien avec des travaux de recherche [1], élément très intéressant à souligner, et énumère les points de vigilance.

Exemple de la fiche 4 : Une démarche de projet. C’est dans le projet pédagogique que sont détaillés les besoins et les modalités d’organisation, de collaboration, d’adaptation et d’évaluation du travail mené… Les liens avec la recherche :  » la mise en place de groupe d’élèves de même niveau n’apporte pas de bénéfices significatifs sur la moyenne de leurs acquisitions. » Autre point, où nous retrouvons l’idée développée par André Ouzoulias avec les MACLE : » Les résultats sont positifs quand il s’agit d’interventions de personnes formées (enseignants), sur des habiletés ciblées, selon une fréquence soutenue et sur une durée assez longue. » Toujours dans cette fiche 4, comme exemple de points de vigilance : « Ce dispositif peut conduire les enseignants à « travailler autrement ». Il faut le considérer avant tout comme étant entièrement dédié aux élèves.

Un document qui appelle sans doute prochainement des textes redéfinissant les rôles des RASED, particulièrement des maîtres spécialisés option E, F et G. En effet, les seuls textes définissant le métier datent de 2004 ; depuis la notion d’école inclusive continue de cheminer en affirmant le principe de la responsabilité partagée de tous les enseignants. Ces maîtres supplémentaires ne sont pas des « ersatz de maître E » mais doivent avoir « une expérience suffisante de l’enseignement, une expérience suffisante des différents niveaux d’enseignement ; un intérêt pour la formation, une capacité à travailler en équipe ; des compétences relationnelles. »

Consulter le document de la DGESCO :
10 repères pour la mise en œuvre du dispositif « Plus de maîtres que de classes »

[1] nous regrettons que ne soient pas citées les sources de ces travaux

Au cœur du cerveau autiste

Une vidéo réalisée par TSR (Télévision suisse romande), qui illustre bien les dernières avancées de la recherche sur la connaissance du cerveau autiste… Hyper sensibilité de leur cerveau, neurones miroirs et monde intense … Mais aussi une rencontre délicatement filmée d’adultes et d’enfants… Mathias, nous dit « La société met trop les gens dans des cases…ceux qui n’arrivent pas à suivre sont vite écartés… »

Voir la vidéo :
Au cœur du cerveau autiste

école inclusive, inclusion scolaire, définitions

Des collègues en formation ont déjà perçu les contours de l’école inclusive et nous livrent leurs définitions.

Une école inclusive, c’est …

  • L’école et son environnement qui se mettent au service de l’enfant à besoins éducatifs particuliers.
  • C’est le lieu où chaque enfant est pris en compte (porteur de handicap ou non), tant sur le plan matériel qu’éducatif.
  • C’est une structure qui n’exclut personne et qui met en place des dispositifs adaptés pour tous selon les besoins de chacun.
  • C’est une école qui permet la scolarisation des élèves porteurs de handicap de manière réglementée, non pas de manière sauvage, mais en concertation avec tous les partenaires, afin d’assurer une scolarité pensée et réussie.
  • C’est un lieu d’échanges qui permet la prise en compte des différences de chacun grâce à l’intervention d’enseignants formés, des enseignements adaptés et des élèves informés.
  • C’est une école qui permet de répondre aux besoins de chacun dans le respect des différences grâce à des échanges et des temps partagés.
  • C’est une école qui s’adapte aux élèves à besoins éducatifs particuliers en s’appuyant sur un projet individualisé établi en partenariat avec la famille, le CAMPS, le SESSAD, l’orthophoniste… Elle permet à chaque élève d’avoir un parcours « à la carte ».
  • Une école qui cherche à accueillir tous les élèves avec leurs besoins particuliers que ce soit à cause d’un problème  physique, intellectuel…
  • Une école qui s’adapte, qui met en œuvre tous les moyens pour mener à bien le projet de chaque enfant et l’acquisition du socle commun.
  • Une école qui permet à chaque enfant accueilli de faire partie d’un tout et d’exister tout seul.
  • Une école qui tient compte des difficultés d’apprentissage de chacun, qui adapte son enseignement à chacun, une école ouverte à la différence.

    Enseignants en formation Lille et Reims- année 2009 /2010
    Parcours BEP ASH – Palier 2

    ©2007-2014 Vers une école inclusive

    école inclusive, inclusion scolaire, définitions