L’accessibilité pédagogique

Dans le domaine pédagogique, l’accessibilité pourrait rester un concept vide si nous ne commencions à voir, à observer des propositions simples qui constituent des « plans inclinés pédagogiques ». Pour rendre accessible une situation pédagogique il nous faut interroger l’apprentissage en lui-même, les tâches que les élèves vont avoir à réaliser, les limitations possibles de certains élèves, c’est dans cette double interrogation que se trouvent des éléments de réponses.

• D’une école inclusive à un enseignement supérieur inclusif, quel rôle pour les technologies éducatives ?

                Participez au Webinaire

                Jeudi 25 mars à 14:00h

 

Depuis mars 2020, avec l’adoption de l’enseignement à distance due à la pandémie, les étudiants en situation de handicap sont parmi ceux qui rencontrent les plus grands obstacles, car le soutien spécifique et les outils pédagogiques dont ils ont besoin ne sont pas toujours disponibles dans l’enseignement à distance et en ligne. Les handicaps nous affectent à des degrés extrêmement divers. Les troubles cognitifs, les profils cognitifs très divers, ou les déficiences sensorielles ne sont pas toujours « visibles », parfois même ils sont décelés tardivement. Cela rend le travail des enseignants difficile pour mieux s’adapter à ces besoins particuliers.

  • Si le recours aux technologies est associé à de nombreux bénéfices chez les étudiants présentant des besoins particuliers, ne faudrait-il pas aller au-delà de la réplication pure et simple de la classe dans un mode virtuel?
  • Faut-il revoir nos pratiques d’enseignement en se centrant sur la notion de besoins pédagogiques particuliers afin de permettre à l’élève de se développer et de progresser avec plus d’autonomie, et ce en prenant appui sur un plus vaste éventail de compétences?

Le concept clef d’ Universal Design for Learning (UDL) que nous traduisons ici sciemment par “accessibilité pédagogique”, pourrait peut-être apporter un début de réponse là où la personnalisation et la différentiation sont difficiles à mettre en place ou mal vécues par les élèves concernés.

Lors de ce webinaire, Sylvie Larbi, Véronique Poutoux et Stéphane Amiard partageront leurs expertises, et ensemble nous verrons comment les technologies peuvent répondre aux défis de l’accessibilité et de l’inclusion afin de promouvoir l’égalité des chances en matière d’éducation.

À qui s’adresse ce webinaire ?

Enseignants, responsables de programmes, chefs de département, formateurs, ingénieurs pédagogiques et Universitaires.

Intervenants externes:

    • Sylvie Larbi
    • Professeur agrégée en Collège et formatrice académique. Sylvie est membre d’un groupe de travail sur la plateforme inclusive autour de l’inclusion des élèves à haut potentiel à la DGESCO au Ministère de l’Éducation Nationale.

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    • Véronique Poutoux
    • Enseignante à la retraite, ancienne directrice d’établissement scolaire et formatrice des enseignants spécialisés. Véronique est rédactrice en chef d’un site dédié à l’École inclusive.

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    • Stéphane Amiard
    • Vice président Patrimoine et Transitions écologique et numérique à l’université d’Angers.

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Pour s’inscrire: https://go.blackboard.com/innovation-series-fr

• Des ressources pour les équipes éducatives et les familles

Des adaptations pédagogiques en libre accès !
Nous en avions parlé sur lors de leur création par le ministère, ces deux lieux de ressources numériques continuent à évoluer et même à s’ouvrir sur un public large, au delà des seuls enseignants. 

La plateforme Cap école inclusive

Maintenant ouverte aux familles, la plateforme offre de nombreuses fiches pédagogiques, des films, des podcasts et des liens pour aider à adapter la pédagogie pour les élèves à besoins éducatifs particuliers.

On y trouvera notamment :

  • 50 nouvelles fiches pédagogiques (au total 120 fiches)
  • des films d’animation
  • des ressources pour l’orientation et l’insertion professionnelle des jeunes

Éduscol

Une rubrique spécifique pour les élèves à besoins éducatifs particuliers a été mise en ligne sur Éduscol et est actualisée régulièrement

Toutes les ressources créées lors du confinement y sont répertoriées et mises à la disposition de tous. La page continue de s’enrichir des nombreuses ressources proposées par la communauté éducative.

• Danger en ligne, guide de survie

Les risques liés aux usages d’Internet en général et des réseaux sociaux sont de mieux en mieux connus et partagés.
Du harcèlement à l’escroquerie, les cyber attaques n’épargnent néanmoins personne.

« Des personnes de tous horizons et de toutes origines peuvent être victimes du harcèlement en ligne et de la cybercriminalité. Toutefois, des études ont révélé que les personnes atteintes de troubles du spectre autistique (TSA) sont plus exposées que les autres aux menaces en ligne. »

WizCase est un site indépendant d’expertise et d’évaluation.
Dans cet article sous forme de guide, l’auteur attire l’attention sur la nécessaire prévention, protection des enfants et adultes fragiles (notamment TSA) face aux attaques venant d’Internet.
Mais il donne aussi des solutions !
Une information qui reste utile à tous !
Dommage pour les infographies qui sont en anglais…
Troubles du spectre autistique : guide de sécurité en ligne

• L’oral en maternelle

Cette fois, c’est le site « ressources pour l’école inclusive », en lien avec le département ASH 91 et l’académie de Versailles, qui publie 3 posters très clairs sur cet apprentissage si essentiel à une socialisation positive.

A consulter… et à utiliser pour guider l’action dans les classes.

http://ressources-ecole-inclusive.org/2020/09/17/poster-apprentissage-du-vocabulaire-en-maternelle/

• L’oral, les oraux

L’académie de Créteil contribue à l’observatoire des pratiques en réseau d’éducation prioritaire et met en ligne un Padlet recensant de nombreuses ressources sur l’oral, ses différents usages, les apprentissages.
Tous les cycles sont concernés de la maternelle au lycée et de nombreux documents sont disponibles.
A consulter pour que, quelque soit le lieu d’exercice cet apprentissage puisse se réaliser au mieux pour tous.

Le Padlet : https://padlet.com/martine_amable/11m6h0jf7gwd

• Quels apprentissages pour le 21ème siècle ?

 

Découvrez les 7 principes de l’apprentissage pour le 21ème siècle :

 https://knowledgeone.ca/7-principes-de-lapprentissage-du-21e-siecle-et-formation-en-ligne/?lang=fr

L’OCDE a dégagé sept principes à intégrer dans tout environnement d’apprentissage afin qu’il soit réellement efficace et adapté aux besoins des apprenants de ce siècle. Si chacun de ces principes était déjà connu, la nouveauté sur laquelle insiste l’OCDE est le fait qu’ils doivent tous être présents, puisque c’est dans leur somme que réside leur force.

Nous retrouvons des valeurs partagées: la prise en compte de chaque apprenant, mais aussi la nécessité de la coopération, l’importance des émotions…

La formation en ligne étant appelée à prendre de plus en plus de place dans le monde de l’éducation, voici comment cette modalité d’apprentissage peut respecter et même mettre en valeur ces sept principes fondamentaux.

Après l’expérience de la continuité pédagogique, l’utilisation des outils numériques interroge notre forme scolaire . Quelle place donner à ces nouvelles modalités ? A lire aussi:

Créer des formations en ligne inclusives, le guide:
https://knowledgeone.ca/creer-des-formations-en-ligne-inclusives-suivez-le-guide/?lang=fr

 

• Continuité pédagogique en ULIS collège

Quelques témoignages de collègues…

• Ressources autismes

#Jeresteàlamaison !

Le CRA Nord Pas de Calais a élaboré des fiches pratiques pour aider les élèves porteurs d’autisme dans leurs apprentissages. Les fiches sont présentées par catégories (Activités enfants, Activités adultes, Activités plus adaptées aux personnes avec un syndrome d’Asperger) puis par ordre chronologique de création (de la plus récente à la plus ancienne). Elles peuvent être d’autant plus utiles en ce temps de confinement.

A voir sur le site du Centre Ressources Autismes :
http://www.cra-npdc.fr/2019/07/activites-structurees-de-jeux/

• Accessibilité ? Démarche et exemples

Illustration du principe d'équité (Ville d'Ottawa, 2015, p. 10).  

L’image est parlante ; elle montre l’évolution des modèles. Elle invite à une réflexion sur la question de l’éthique, posant cette expression éthique par accessibilité.  Elle veut nous inviter à ce passage vers la conception universelle des apprentissages, comme disent nos cousins québécois, et que nous avons nommée « accessibilité pédagogique  » dès 2012. Nous la définissions de la façon suivante dans l’introduction du numéro 2012/2 de la Revue Éduquer et Former :

« L’importance même des situations d’enseignement –apprentissage est également mise en relief. Elle doit conduire à l’analyse des tâches proposées aux élèves, des obstacles éventuels et des aides à mettre à disposition pendant la séance, organisée non pour une classe idéale, mais pour des enfants réels…

Plutôt que de parler de remédiation en aval des situations d’apprentissage, c’est en amont, dès la conception, que les obstacles sont repérés et les aides conçues. »  P 10. Intro du dossier. C. Gardou. V. Poutoux. »

Oui, la logique égalitaire n’est pas compatible avec l’école inclusive. Elle crée des paradoxes trop importants. Par contre elle reste dans les esprits très présente pour les parents, et pour les enseignants quand ils se demandent si le fait de différencier une évaluation est juste. Nous sommes dans cette nouvelle logique de l’équité qui consiste à accompagner les élèves en fonction de leurs besoins d’aides. Dans ce cadre-là, de nombreuses questions restent présentes dans le quotidien de la classe. En effet,  nous rencontrons deux écueils: celui de la sur-personnalisation avec des effets de stigmatisation; celui des écarts qui peuvent demeurer entre la progression de la classe et les acquis d’un ou plusieurs élèves de la même classe, malgré les adaptations, les aides fournies…

Que nous manque-t-il pour aller vers cette équité par l’accessibilité ? C’est bien de concevoir un dispositif d’enseignement/ apprentissage dans lequel tous les élèves participeront, de façon active, (dans l’image proposée, les personnages semblent passifs … c’est ma vision) en coopérant si besoin et en trouvant les aides dont ils auront besoin parce que l’enseignant aura conçu sa séance en cherchant les obstacles qui y sont présents. Ici dans l’image, l’obstacle est représenté par une palissade qui devient un filet à travers lequel, tout le monde peut voir. C’est en cela que cette image est un peu simpliste, car dans les situations pédagogiques, les obstacles sont plus complexes à débusquer. Ils sont de deux ordres : liés aux notions en cours d’apprentissage et doivent donc en quelque sorte demeurer, car c’est en les dépassant que se joue l’apprentissage de cette dite notion ; liés aux procédures à mettre en œuvre pour réaliser l’activité.  Dans les deux cas, les enseignants ne voient pas ces éléments comme des obstacles.  C’est évident que si tel élève n’a pas répondu correctement suite aux éléments qu’il devait lire dans un tableau à double entrée, c’est parce qu’il n’a pas appris ce qui précédait, parce qu’il n’a pas bien réfléchi, réalisé les liens qui devaient se faire. Si par bonheur, un élève dyspraxique, avec un trouble important, est dans sa classe, l’enseignant va apprendre que cet élève, de par son trouble, ne peut pas se repérer dans un tableau à double entrée. Il va donc soit mettre des repères sur le tableau pour cet élève, effet légèrement stigmatisant, soit pour tout le monde dans une logique d’accessibilité. Le tableau à double entrée, oui, peut être le mur de palissade des 2 premières images. Mettre des repères dans le tableau, c’est comme transformer la palissade en filet. Mais c’est aussi dans la métaphore du mur d’escalade que je préfère, celle du choix de voies différentes, de guidages différents, d’ajustement de l’obstacle aux possibilités du grimpeur, de combinaisons d’aides entre grimpeurs…

Alors comment rendre cette recherche d’obstacles plus aisée pour les enseignants quels que soient le niveau d’enseignement ou la discipline enseignée ?

Je vous propose la démarche testée plusieurs fois avec des collègues en gardant à l’esprit les postulats suivants :

  • Il s’agit que chaque élève puisse participer à l’activité, soit en condition de … (si l’élève ne veut pas participer, c’est un autre problème bien complexe…)
  • Cessons de voir les troubles de tel ou tel élève, dans un premier temps, pour se centrer sur des invariants qui doivent être pris en compte par les enseignants. Dans toute classe, il y a des élèves qui ont du mal à lire, à écrire, à mémoriser (plus difficile à cerner), à organiser leur travail (entrer dans l’activité, avoir son matériel, anticiper les étapes), à inhiber une certaine impulsivité ou des processus acquis (stratégies confortables cognitivement)

  • Après de nombreux essais pour trouver le chemin de ces obstacles, il semble que l’analyse de l’activité soit le moyen le plus efficace. IL sera d’autant plus pertinent si on peut travailler à plusieurs, de niveau, ou de discipline différente ; car les collègues ne sont pas forcément dans nos évidences.
  • Enfin, sans vouloir courir le risque de faire « baisser » le niveau (Je voudrais être sûre, d’ailleurs, que nous ayons à disposition, les bons outils pour mesurer ce « niveau ») tout en proposant la même activité, il est possible de délimiter des objectifs différenciés pour un élève plus particulier. Ceci concerne des élèves dont la déficience intellectuelle, par exemple, peut empêcher l’accès en totalité à l’ensemble des objectifs d’apprentissage que vise l’enseignant. Parmi les objectifs visés pour tous, il en personnalisera certains.  Ce qui n’empêchera pas l’élève de participer à l’activité proposée.
  • Voici l’ensemble des questions qui guident cette analyse.

Quelle est l’activité que je vais proposer à mes élèves ?

Quels sont les apprentissages visés par cette activité ? (Ici je peux mentionner pour un élève des objectifs différents) ?

Qu’est-ce que les élèves vont devoir faire (à la fois matériellement, mais aussi dans leur tête. La liste doit être exhaustive… Surtout ne pas oublier les évidences du genre… lire, prendre son cahier… écouter …).

Parmi toutes ces tâches, qu’est-ce que les élèves vont devoir mobiliser en tant qu’anciens savoirs, savoir-faire, savoir être (c’est là que le tableau à double entrée peut intervenir), en tant que nouveaux savoirs, savoir-faire, savoir -être ?

Là, on s’arrête, on regarde tout ce qui est là et on peut alors lister les obstacles. En tenant compte des invariants précédents, il est alors possible de concevoir sa séance en intégrant des aides qui seront proposées à tous ou à certains. Les élèves apprendront au fur et à mesure à sélectionner celles qui leur sont utiles.

Voici donc l’ensemble de la démarche proposée et 3 exemples de mise en œuvre en cycle 1, cycle 2 et en mathématiques en classe de 4eme.

L’accessibilité Démarche Exemples

Sans doute ne s’agit-il pas de réaliser une telle analyse pour chaque activité ? Mais en commençant à concevoir une séance pour laquelle l’enseignant a envie de creuser, ou en relisant une séance menée qui n’a pas fonctionné… Peu à peu un nouvel habitus professionnel peut se prendre et devenir facilitant pour une accessibilité pédagogique qui développe la logique pleinement éthique de l’éducation inclusive.

Notez bien: Je suis très intéressée pour venir travailler cette démarche avec des enseignants qui le souhaiteraient dans le cadre d'une action de formation. Il s'agira de la tester en situation réelle. Me contacter par le site.