Archives de l’auteur : Véronique Poutoux

• Suivre un dispositif ULIS en collège

Ulis, l’Odyssée 

Une vidéo proposée qui montre le fonctionnement d’un dispositif Ulis en collège en REP+ à Lyon.

La vidéo a été tournée en période de pandémie, le masque est porté par tous et les déplacements des élèves sont freinés par la limitation du brassage des groupes.

Regards et paroles sur les séances pédagogiques, le vécu des élèves, des enseignants, les difficultés rencontrées et les progrès réalisés.

Une vidéo très intéressante pour tous ceux et celles qui ne connaissent pas ce dispositif et pour confronter les expériences pour les équipes qui travaillent déjà en lien avec une Ulis.

• Pratiques pédagogiques utilisant le numérique

Le réseau ORNA, à l’INSHEA, va créer un MOOC concernant l’utilisation des outils numériques avec les élèves à besoins éducatifs particuliers.

Nous aimerions, dans ce MOOC, mettre en valeur des pratiques en classe, ou dispositif, par l’intermédiaire de captations vidéos, et d’entretiens avec les professionnels.

Si vous êtes intéressés, contactez Monsieur Philippe Garnier en expliquant votre utilisation du numérique en classe.

Philippe Garnier, ORNA, INSHEA, philippe.garnier@inshea.fr

• Co enseignement et Enseignant ressource

Nos collègues canadiens sous la direction de Nancy Granger, en lien avec les travaux connus de Tremblay et Toullec-Théry (2020), par l’intermédiaire du réseau RIRE, publient  un document sur le coenseignement . Ils montrent dans ce dossier en quoi ce dispositif est favorable à l’éducation inclusive. Ils définissent ainsi le coenseignement :

Le coenseignement est défini comme un travail pédagogique en commun, dans un même groupe et dans un même temps, de deux ou de plusieurs enseignants se partageant les responsabilités éducatives pour atteindre les objectifs spécifiques (Friend et Cook, 2007 ; Tremblay, 2012).

Il répond aux caractéristiques de ce qu’ils nomment un environnement capacitant :

Un environnement capacitant rejoint trois critères : préventif, universel et développemental.
Il est préventif dans la mesure où il permet de détecter et de prévenir les risques, et d’éliminer l’exposition à des exigences qui entraînent à long terme des limitations ou des effets psychologiques négatifs. Il est universel, car il prend en compte les différences interindividuelles (caractéristiques spécifiques, différences d’âge, de genre, de culture, de religion, etc.) et les conditions telles que les déficiences et les incapacités individuelles dans le but d’atténuer ou d’éliminer les obstacles au développement, ainsi que les facteurs d’exclusion sociale.

Sont détaillées dans ce guide les différentes modalités possibles en premier et/ou second degré. Le coenseignement peut être réalisé par des enseignants de même discipline, d’autres disciplines, mais aussi par l’appui d’enseignants spécialisés et d’enseignants ressource.

Ces enseignants-ressources sont des enseignants n’ayant pas reçu de formation spécialisée mais qui sont dégagés à 50% de leur temps pour venir en appui, auprès des élèves, et des enseignants dans la classe. Cette idée me semble très intéressante à développer, car dans de nombreuses équipes, nous disposons d’enseignants qui ont développé de nouvelles ressources. Leur expérience aidant, et la connaissance plus importante d’élèves ayant des besoins d’aide leur permette  d’apporter à la fois soutien aux élèves, de contribuer à un véritable binôme d’enseignants et d’apporter leur regard dans l’organisation  de l’établissement pour faciliter un environnement inclusif.
L’infographie suivante détaille bien les différentes tâches possibles pour développer les pratiques pédagogiques différenciées, l’accompagnement, l’auto régulation et la collégialité.

 

Cette approche de l’enseignant- ressource peut nous aider à mieux cerner la fonction de personne ressource telle qu’elle nous est demandé dans le référentiel des compétences caractéristiques de l’enseignant spécialisé.  Vous trouverez aussi dans la suite du document les différentes configurations possibles ( voir Pages 18/19 et 20) pour mettre en œuvre du coenseignement.

Un document vraiment intéressant à lire et à explorer qui pourrait inciter des pratiques nouvelles au sein des équipes.

Lire le document : coenseignement_nancygranger

• L’application « Les Ptis Monstres »

Les Ptits Monstres c’est un journal pour enfant avec des actualités. L’auteur, ergothérapeute, a mis toute son énergie dans ce projet en essayant au fil des mois d’améliorer cette application, de trouver du contenu pertinent… Cette application a atteint plusieurs dizaines de milliers de téléchargements ! (Google store, Apple store et application web pour ordinateur)

Il s’agit ici de rendre accessible la lecture grâce aux outils numériques

Créée dans un seul but, celui de l’accessibilité, l’application permet à chacun de choisir le mode de lecture qui lui convient grâce à différentes options :

  • Police d’écriture aérée
  • Texte écrit avec lire couleur,
  • Lecture vocale,
  • Exercices téléchargeables adaptés et plus encore.

A découvrir donc :

Présentation de l’application : Présentation – Les Ptits Monstres

On parle de nous dans la presse : Les Ptits Monstres DYS La lecture facile

Vous pouvez retrouver le projet et les liens de téléchargement sur ce lien : @lesptitsmonstresdys | Linktree

Voici également un lien avec le dossier de presse et quelques visuels:  https://drive.google.com/drive/folders/1M7KXOPi9lRCUe5EfbLKdVmlbknLhpcbH?usp=sharing

• Innovation ou dynamique pédagogique ?

Le conseil scientifique de l’éducation publie un poster « Le Passeur » Quelques bonnes idées d’innovation pédagogique …

Pour insuffler une dynamique, ce document peut permettre de faire le point sur les mises en œuvre déjà existantes, inviter à aller voir des termes entendus mais qui ne sont peut être pas assez clairs et partagés par tous, par exemple l’enseignement explicite… Il invite à initier en équipe des actions précises : l’attention à la lecture… L’apprentissage de l’attention…

Nous pouvons regretter l’intitulé  » Des projets pour l’école inclusive … » qui arrive en dernier paragraphe et donne une vision de l’école inclusive liée au travail de partenariat et à l’emploi de technologies ! La notion d’accessibilité n’est pas évoquée, seules une adptation des tâches est visée… Dommage !

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• Être personne Ressource

Les collègues de Loire Atlantique ont produit une synthèse des travaux de réflexion menée quiPersonne ressource conduisent à nous proposer le document suivant :

La fonction de personne ressource pour l’éducation inclusive

Nous noterons particulièrement deux posters qui définissent deux rôles, celui d’être accompagnateur et celui d’être moteur auprès des équipes. Des recommandations pour la mise en œuvre dans le quotidien et dans le déroulement de l’année sont aussi données. Chaque enseignant spécialisé, chaque chef d’établissement peut s’en inspirer.

• Norme, normalité et besoins éducatifs particuliers

Si nous avons toujours pensé que la norme en fonction d’un âge donné, et d’un niveau scolaire attendu était un obstacle majeur pour l’école inclusive, nous constatons une dérive actuelle bien importante celle de la demande  très forte de la particularité.  Examinez de plus près les chiffres de demandes d’aménagements dans vos classes,  vos établissements… et surtout leur progression spectaculaire…

La primauté du sujet et de son originalité sont des données qui aujourd’hui sont omniprésentes  et qui  pour être reconnues se tournent vers une médicalisation. Un diagnostic médical permet alors de revendiquer ce droit à aménagement. Et nous sommes, il me semble, en train de faire de la particularité la nouvelle norme. Si je ne suis pas « particulier’,  et si surtout ma particularité n’est pas reconnue, alors il y aurait une injustice.

Rappelons, qu’effectivement, le fait de considérer que tous les enfants apprennent à lire à 6 ans crée de nombreuses difficultés et est à l’origine de nombreux parcours scolaires difficiles. Les enseignants expérimentés et qui arrivent à rassurer les parents et les enfants , qui travaillent en équipe, peuvent accompagner au mieux ce passage entre la grande section et la fin du CE1 pour faire en sorte que cet apprentissage se réalise au mieux et que toute lenteur ou difficulté rencontrée ne conduise pas immédiatement à une médicalisation. Certes, il est demandé une vigilance dans l’observation de signes précurseurs de troubles  » dys » , mais il est aussi possible  de considérer que cet apprentissage fondamental ( en ce qu’il fonde le rapport au savoir et à l’école)  peut se réaliser à des rythmes différents.

Toutes les nouvelles connaissances sur le fonctionnement du cerveau et la vulgarisation nécessaire pour mieux comprendre tous les troubles constituent un immense progrès. Cela a permis une déculpabilisation importante, il n’y a pas de fautif mais un fonctionnement spécifique du cerveau. Là où nous sommes entrain d’aller trop loin, c’est sans doute de transformer  toute légère particularité en besoins éducatifs particuliers, que ce soit les parents ou aussi les enseignants. Le juste équilibre est difficile à trouver. Pour tout parent, son enfant est particulier. L’école est le lieu où se construit le rapport à l’autre dans un collectif qui se structure  et se développe au fil des années et de la maturité des élèves. il est indispensable de considérer que l’on apprend toujours avec d’autres, en étant semblables et différents.  Ce n’est pas la norme qui nous fonde dans notre similitude, c’est le fait d’être humain et d’avoir à vivre ensemble et à répondre ensemble aux différents besoins fondamentaux qui rejoignent les droits de l’enfant. Ce n’est pas non plus la compétition qui peut  prendre en compte à la fois similitude et particularité.

La dérive actuelle se situe donc dans le fait que la nouvelle norme est d’être particulier. Ce centrisme sur « moi, je ... »  peut conduire à transformer les enseignants en précepteurs, les parents en revendicateurs des droits aux aménagements , et les élèves à ne pas se sentir concernés si on ne s’adresse pas à eux en particulier…

Nous avons la possibilité de montrer une autre vision, plus humaniste, plus constructive, plus respectueuse aussi de rythmes différents, c’est d’interroger profondément ce que nous proposons :

– à un niveau macro , si nos ministres parlent d’une refondation de l’école, il nous faut envisager  une école qui ne fonctionne plus en classe d’âge mais s’organise autour de groupes de référence « projets multi âge »et de groupes de « constructions de compétences  et d’entrainement » plus cibles sur les besoins liés au développement cognitif. L’école du socle était dans ce sens une bonne idée, trop vite abandonnée et la mise en place des cycles n’a pas conduit à une organisation en classe de cycles ( ou bien rarement)  qui serait déjà un premier pas vers  cette reconnaissance de ce   » être et apprendre ensemble, semblables et différents ».

– au niveau de l’établissement, il est possible de promouvoir une école de la coopération et de développer des pratiques qui fondent un collectif apprenant porteur d’un projet de réussite collective. Il est donc nécessaire d’interroger les pratiques qui classent, qui sélectionnent… Car derrière cette revendication parfois outrancière de la particularité se cache le désir que son enfant soit le meilleur , le premier… Nos prises de parole et nos actes peuvent beaucoup pour montrer qu’il n’y a pas de risque, au contraire, à développer des attitudes d’empathie, de coopération …

– au niveau de l’enseignant et de sa classe, les attitudes de mise en confiance, de reconnaissance de chacun et de pratiques pédagogiques qui autorisent des prises en compte de rythmes et de fonctionnement différents sont nécessaires pour ‘calmer le jeu » de cette nouvelle norme qui demande à s’imposer.

Il est clair cependant que certains  enfants ont des besoins d’aide très importants et qu’ils demandent effectivement une attention spécifique. Mais plus nous considérerons que dans toute classe, il y a des élèves qui peuvent être en difficulté de lecture, d’écriture, d’attention… et plus nous concevrons nos propositions pédagogiques en tenant compte de ces invariants, plus nous irons vers la mise en œuvre de l’accessibilité pédagogique qui permet  de répondre à ce vivre et apprendre ensemble, semblable et différent.

• Différentes configurations pour le Co Enseignement

Voici un document de synthèse élaboré par des collègues québécois.

Il est d’abord rappelé tout l’intérêt à travailler en co-enseignement, pour les élèves d’abord mais aussi pour les enseignants. La proposition des différents scénarii  peut guider une mise en œuvre et permettre d’analyser le travail réalisé.

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• Élèves en situation de polyhandicap

Deux collègues livrent leur « aventure pédagogique » … et le changement de regard profond que l’accompagnement de jeunes polyhandicapés a provoqué …

une aventure pédagogique !

Le droit à la scolarisation des enfants en situation de polyhandicap est encore loin d’être une évidence.

Elèves en situation de polyhandicap

Elèves en situation de polyhandicap

Ce livre témoigne du cheminement de deux enseignantes spécialisées auprès d’enfants en situation de polyhandicap au sein de l’Institut d’Education Motrice du Bord de Lys à Houplines (Nord).

Élèves mystérieux et tellement étonnants, il a fallu à ces enseignantes le temps de les connaître, les rencontrer, d’établir avec eux une relation de confiance réciproque et surtout se départir de représentations antérieures pour oser faire des pas de côté, envisager et admettre d’autres possibles.

Ce livre relate cet accompagnement pédagogique et la découverte de capacités cognitives “insoupçonnées” de certains de ces enfants.

Un chapitre est consacré au témoignage de professionnels de l’IEM et de deux mamans. Il met en évidence que l’évaluation de telles compétences induit un changement de regard sur ces jeunes et leur ouvre de nouvelles portes, notamment dans le domaine de la communication.

Ethan, jeune en situation de polyhandicap, apporte son témoignage et livre ses craintes : “passer ma vie en étant regardé comme un handicapé qui ne comprend rien”.

Ni formules magiques ni recettes toutes faites pour évaluer les compétences cognitives d’élèves en

situation de polyhandicap, mais la proposition d’un chemin de traverse : présumer de compétences plutôt que de déficience.

Elèves en situation de polyhandicap est une invitation à se laisser surprendre et bousculer.

Voir les références complètes de l’ouvrage

 

Infuser, essaimer, polliniser…

Le chant des sirènes a encore retenti et s’entend encore sur l’état « catastrophique » de l’école. Les « bonnes vieilles méthodes » ont été abandonnées au profit des « idées pédagogistes » ! Les positions idéologiques défendues par les uns et par les autres emprisonnent l’école et adressent des injonctions paradoxales aux acteurs de terrain.

Comment être en phase avec les réalités de l’école ? Quand d ‘un lieu à l’autre les contextes imposent tant de nuances, tant de diversité. Il n’y a pas une école à deux vitesses mais bien des écoles qui ont pour cadre commun les programmes et le socle commun de connaissances et de compétences et qui tentent, en fonction de leur public, d’organiser au mieux un vivre ensemble qui permette de construire les apprentissages demandés.

Mes expériences d’accompagnement d’équipes me donnent à voir tout autre chose que les discours médiatiques.  Il y a des enseignants demandeurs de formation, qui acceptent d’interroger leur cœur de métier et cherchent à accompagner au mieux tous leurs élèves, dont ceux ayant des besoins éducatifs particuliers. Ils ont appris toutes ces dernières années à naviguer entre PAP, PPS, GEVASCO dans un mouvement de surpersonnalisation qui continue de stigmatiser et entraine un effet démultiplicateur du nombre de ces aménagements. Cela conduit parfois à des situations ingérables et qui n’aident pas forcément les élèves et qui découragent les enseignants.

Deux notions fortes de la loi de février 2005 sont souvent oubliées : celle de la participation et celle de l’accessibilité. Toutes les deux concourent à rechercher au mieux l’autonomie des élèves dans les différentes situations proposées. A force d’aménagements et d’aides demandées, il me semble que nous oublions parfois cette recherche d’autonomie. Les parents légitiment ce droit à… aux aménagements et aux aides… Nous devrions avancer ensemble pour favoriser le droit pour participer de la façon la plus autonome aux différentes situations d’enseignement/apprentissage, situations de vie qui s’offrent tout au long de la scolarité. Pour cela, il convient de penser la notion d’aide pour tous, proposée à tous et mise en œuvre par tous. C’est un changement conceptuel très important qui nécessite de positionner la coopération comme centrale dans toute vie de classe, à tous les niveaux de la scolarité et avec tous les adultes (parents, AESH, professionnels du monde médical, social…) Nous avons tous une responsabilité à porter dans ce domaine.

La chanson disait, et elle avait raison…  » qu’as-tu appris à l’école mon fils, à l’école aujourd’hui ?  » Combien de fois les enfants, élèves doivent-ils répondre à : » Quelles notes as-tu eues aujourd’hui ? et ton évaluation en maths ? … »  Question qui qui consolide le modèle élitiste et de compétition. Est-ce cela que nous voulons ? Pourrons-nous avancer de cette manière, si nous voulons que l’école inclusive se réalise chaque année un peu plus ? La question à poser aujourd’hui serait :  » Qui as-tu aidé aujourd’hui ? Qui t’a aidé aujourd’hui ?  »

Si le projet annuel de la classe était que nous réussissions tous ensemble au mieux de toutes nos possibilités, avec l’aide de nos enseignants et de nos parents, donnant une place égale à toutes les singularités, alors nous mènerions ce changement de paradigme qui demande un collectif enseignant cohérent dans les pratiques pédagogiques qui visent le développement de tous les élèves. Ce mouvement se cherche encore mais dans bien des lieux des petites équipes sont en route et infusent par leur discrète manière d’habiter leur métier d’enseignant des savoir être et savoir-faire utiles à tous et qui développent réellement, loin des idéologies, des pratiques inclusives. Ce changement demande aussi aux parents de nouveaux regards sur l’école, sur le métier enseignant et une confiance donnée à leurs enfants. (Non une crainte larvée de non réussite)

Infusion, essaimage, pollinisation… autant d’actions printanières peu visibles mais combien utiles à la survie des différentes espèces animales, végétales. De même, elles le seront pour un avenir autre de l’école.