Archives de l’auteur : Véronique Poutoux

• Tous et toutes capables en Langues… et ailleurs. L’école n’est pas l’hôpital

Save the date :  du 20 au 23 Août 2024, 16ème université d’été du GFEN. Avec la présence de Jacques Bernardin.

Autour de ces 3 grandes questions…
« Ils ne prennent pas la parole »
Qu’est-ce qui « mérite » qu’on prenne la parole ?
Quelles ressources pour la faciliter ?
Quelles modalités de travail pour dépasser timidité, peur du risque, de l’erreur et du regard des
autres ?
« Ils ne peuvent pas se concentrer »
Quels enjeux dans les situations proposées pour retenir l’attention ?
Quelles modalités de travail pour maintenir l’attention et éviter le découragement ?
Qu’est-ce qui permet de convoquer l’énergie créatrice des apprenant.e.s ?
« Ils ne peuvent pas travailler ensemble »
Est-ce rentable de travailler ensemble ? Les élèves en difficulté ne freinent-ils pas « les bons
élèves » ?
Quelles situations de travail complexes (situations-problèmes) pour que tout.te.s soient
mobilisé.e.s et interdépendant.e.s ?
Quelles régulations pour permettre le travail collectif ?

Voir le programme et s’inscrire :   https://www.gfen-langues.fr/static/6afd1fb7936d957ad9c6f6d4d36cecbb/16me%20Universite%C4%9B%20du%20Secteur%20Langues%20du%20GFEN.pdf

• Agir ensemble pour une école inclusive

CANOPE propose deux temps forts sur les questions des collaborations interprofessionnelles.
A ne pas manquer.

AGIR ENSEMBLE POUR UNE ÉCOLE INCLUSIVE

ENTRE NÉCESSITÉ, CONTRAINTES ET CONDITIONS DE RÉUSSITE

Les mercredis 29 mai et 5 juin 2024 : deux rendez-vous pour débattre et partager autour des collaborations interprofessionnelles au service de l’école inclusive.

Inscrivez-vous à ces Conférences proposées par CANOPE que vous pouvez prolonger dans votre atelier CANOPE Local.

S’inscrire sur : https://www.reseau-canope.fr/agir-ensemble-pour-une-ecole-inclusive.html

• Nouveau focus ! Vos élèves à BEP et leurs PROGRÈS !

Chacun, chacune, de sa place, de son contexte, de sa vision, de ses convictions définit la réalité qui l’entoure et a tendance à généraliser son point de vue à un ensemble plus vaste.

Ainsi de nombreuses généralités circulent sur l’école inclusive : trop exigeante, pas assez développée, elle nuit aux enfants qui n’ont pas de problèmes, elle modifie le travail des enseignants, les enseignants ne sont pas formés. Et les ministres ainsi que le Conseil Supérieur de l’éducation prônent l’organisation en classe de 6eme et 5eme de classes de niveaux !

Or, depuis 2005, les pratiques inclusives ont beaucoup évolué, transformant  le métier, c’est sûr, mais permettant aussi des parcours d’élèves très différents de ce que nous pouvions imaginer il y a encore 20 ans. De belles trajectoires de vie ont été rendues possibles grâce aux efforts de tous et en particulier par le soin que les enseignants, les équipes avec les parents ont donné à ces élèves différents. C’est une recherche au quotidien pour rendre les chemins d’accès plus faciles qui se fait sans tintamarre médiatique.

Alors il est temps de donner voix à ces réussites, à ces parcours insolites …

Je vous invite donc à témoigner de parcours d’élèves qui sont des réussites pour eux et pour leurs camarades et pour vous aussi, enseignant, l’équipe … IL s’agit de prendre quelques minutes et de regarder ce qui a été proposé, ce qui a progressé, ce que chacun a appris…

Comme le précédent focus, je vous proposerai une analyse des réponses données. Il y a 9 questions en tout… Prévoir 15 minutes.

Merci de votre participation ; n’hésitez pas à transmettre à vos collègues …

 

Répondre au questionnaire

• Dans la classe rêvée de Mme Marie France…

Il est bon de lire des articles qui rejoignent notre vision de l’école accessible à tous et qui montre bien la nouvelle orientation à prendre : quitter les logiques médicales, catégorielles ( et c’est un médecin qui le dit !) et individualisées, pour aller vers une prise en compte de toutes les diversités dans les classes, vers une logique d’accessibilité et de participation !

UN court extrait ci-dessous.. et le lien sur l’article https://www.usherbrooke.ca/actualites/nouvelles/societe/details/52576

Au-delà des diagnostics, un changement de paradigme

Pour que tous les enfants s’engagent dans les situations de développement ou d’apprentissage proposées, la professeure Nadeau croit qu’on doit savoir bien identifier leurs besoins et se distancier de la croyance que l’étiquette ou le diagnostic va tout régler.

Traditionnellement, à partir d’un diagnostic, on intervenait de façon particulière, ce qui demande des ajouts à son enseignement. L’éducation inclusive ne demande pas de faire cette individualisation des interventions et des contextes d’apprentissage. La réflexion englobe d’entrée de jeu la diversité des élèves et de leurs défis, même ceux qui ne sont pas encore connus.

Dans mon activité d’univers social, par exemple, comment vais-je m’assurer que les enfants qui ont plus de défis en lecture participent? Selon une approche médicale, on pourrait le réfléchir en termes d’enfants qui présentent un trouble de déficit d’attention avec ou sans hyperactivité ou un trouble du spectre de l’autisme. Mais l’idée, c’est plutôt de se demander quelles sont les capacités et les besoins de mes élèves pour pouvoir davantage s’attarder aux stratégies qui vont soutenir l’intérêt et la curiosité de tous les élèves, indépendamment de leurs besoins particuliers.

• Les groupes de niveaux ne sont pas compatibles avec l’école inclusive

La réforme phare présentée sous le mandat de Gabriel Attal  collecte de nombreuses critiques venant d’horizons différents: organiser les enseignements de français et Maths en classe de 6eme et 5eme en groupes de niveaux. Les intentions sont affichées : permettre aux bons élèves d’aller plus vite et mieux accompagner les élèves en difficulté

Notre nouvelle ministre, après de nombreuses consultations semble vouloir modifier le discours en utilisant le terme de groupes de besoins flexibles, en ouvrant la possibilité de dérogations en fonction des contextes et sous la responsabilité des chefs d’établissements et des équipes. Mais peut-elle piloter son ministère ?

Ce retour en force d’idées anciennes sur le plan pédagogique et éducatif est en contradiction avec la visée d’une école inclusive et d’une société inclusive. Certains, donc sans le dire, ou en affirmant de telles contradictions, entretiennent une posture idéologique et politique. Il ne déplait pas à de nombreuses personnes sans doute, de tout faire pour que les bons élèves ne soient pas entravés dans leur progression. Ils préfèrent entretenir un « entre soi » qui ne s’embarrasse pas d’une vision à plus long terme d’une société clivée dont on délaisserait une partie de la population… Ils ne souhaitent pas non plus s’attaquer vraiment aux difficultés réelles que rencontrent l’ école inclusive. D’ailleurs le terme « fourre tout » d’élèves en difficulté  employé dans le discours est significatif.

Cela rappelle d’anciens débats lors de l »industrialisation et de ces bandes de gamins  » assaillant » les villes …. Comment s’en protéger  était la question d’alors ?

Autres idées qui ont germé et se sont développées: les enfants handicapés ont besoin d’une éducation spéciale dans des lieux spéciaux… avec des personnes plus spécialisées. Les associations de parents créatrices de ces projets ont ensuite réalisé la dérive qui en découlait. Couper leurs enfants de l’école, c’était les couper à tout jamais d’une vie sociale et les reléguer dans des lieux « à part »… Comment a-t-on pu penser que mettre ensemble des enfants ayant des troubles du comportement ensemble pouvait leur permettre d’aller mieux ?

Comment peut-on penser aujourd’hui qu’organiser les classes de 6eme/5eme en classes de niveaux pour les enseignements de maths et de français permettraient aux élèves en difficulté de progresser ? Les « à part » spécialisés qui n’existaient plus dans l’école sont entrain de renaitre. Les parents des enfants affectés au groupe des faibles seront ils satisfaits d’une telle mesure ?  et quand celle- ci semble s’assouplir en parlant de flexibilité des groupes, nous savons bien que cela ne jouera que pour quelques élèves, que cela produira des « drames » pour des élèves du groupe des « forts » rétro calés dans le groupe des « moyens »

Au delà des questions, voici quelques pistes de réflexion que nous souhaitons partager :

  • La visée d’une école inclusive ne  peut exister sans la vision d’une société inclusive. Or, voulons-nous une société inclusive ? Si le consensus de surface semble être là, tant de contre exemples du quotidien montrent une volonté de préserver les acquis d’une élite et non de  mettre les compétences de ces élites au service de tous.
  • L’école française se débat entre le rêve  d’une école égalitaire  et d’une école élitiste. En fait l’école égalitaire est un mythe car si nous sommes égaux en dignité et en droits, nous faisons l’expérience de l’altérité qui nous montre combien nous sommes différents sur tous les plans constitutifs de l’être humain. Il s’agit de penser une école équitable qui propose à tous des situations où les progrès sont possibles et valorisant.
  • Ne devons-nous pas avoir le souci de former des personnes qui mettront leurs talents au service du bien commun ? Talents dans le domaine conceptuel, relationnel, artistique, visionnaire …  Et aujourd’hui plus qu’auparavant, ces différents talents ont besoin de former une intelligence collective pour résoudre les situations complexes qui se présentent sous forme de dilemmes et de contradictions au prime abord. Si dès le collège , un « tri’ s’opère, comment ces « bons , excellents élèves » apprendront ils à vivre avec des camarades différents ? C’est bien la logique de compétition qui sera poussée à son extrême, or l’école inclusive est une école de la coopération et non de la compétition.
  • Cela renvoie aux théories de l’apprentissage. Apprendre nécessite de se confronter à d’autres représentations, d’autres formulations, d’autres procédures. L’approche socio- constructiviste a-t-elle été comprise ? Est-elle définitivement abandonnée au profit de d’une seule approche cognitiviste, plus mécaniste, s’appuyant sur le fonctionnement du cerveau et qui pourrait prétendre avoir toutes les réponses pédagogiques efficaces ?
  • La différenciation pédagogique  fait partie des gestes professionnels des enseignants. Certes elle ne résout pas tout non plus mais les pratiques enseignantes ont évolué et se sont adaptées , non sans  difficulté, à l’hétérogénéité des élèves dans les classes. Il nous faut aller plus loin maintenant vers l’accessibilité pédagogique et didactique qui permet de repérer les obstacles en amont, de proposer des chemins variés dans la présentation des informations, des moyens d’expression et d’évaluation, de fournir en tenant compte des obstacles des aides utiles à tous.
  • Ce qui entrave ces pratiques différenciées accessibles, c’est avant tout un effectif trop important… La mesure la plus simple serait alors de  limiter les effectifs des classes à 22 et d’accompagner les enseignants dans les pratiques pédagogiques, d’organiser des temps possibles de mutualisation, de recherche commune. Cela renvoie à la question de l’annualisation du temps de travail des enseignants. pourra-ton en faire l’économie?
  • Nous pouvons aussi organiser des groupes  avec un nombre d’élèves moins important. Ce serait une très bonne chose mais en  réfléchissant autrement à l’organisation de ces groupes en fonction des différentes étapes de l’apprentissage en cours. ( temps de découverte, d’entrainement, d’appropriation… )
  •  Comment organiser nos enseignements  en tenant compte à la fois de l’hétérogénéité des élèves ayant le même age, tout en maintenant des exigences , et en répondant à des besoins différents ? Il faut pour cela situer les besoins des élèves  et caractériser des typologies de besoins… Penser des regroupements différents inter âges, pendant cette période collège,  n’ouvrirait-il pas une issue à ces débats stériles d’un autre temps ?

Plutôt que d’imposer des « doctrines » ( mot très à la mode et très significatif) , nous croyons davantage en la responsabilité des équipes, à leur intelligence collective, à leur expertise du quotidien pour trouver des solutions ajustées à leur contexte.

• L’enseignant référent

L’équipe ASH École Inclusive et les enseignants référents des Vosges* proposent un récapitulatif des rôles et missions des enseignants référents pour accompagner les élèves en situation de handicap: flash ASH 88 enseignant référent

Merci à eux.

*Académie Nancy-Metz Hoppé Laurent Sébastien MOUNIÉ Marielle TRABANT Caroline Couturier Lydie Villardo Frédéric Dupré

• Pour l’accessibilité, 3 focales à combiner !

Il semble bien que la question de l’accessibilité pédagogique commence à intéresser de nombreux enseignants ! Tant mieux car il s’agit bien là de sortir des impasses qui reposent seulement sur le versant de la compensation individuelle.

Je vous propose aujourd’hui une infographie interactive qui montre qu’il s’agit de combiner les focales suivantes :

– La focale élève

– la focale activité

– et la focale  Classe

Comme autant de projecteurs à allumer pour mieux mettre en œuvre l’accessibilité des apprentissages pour tous. Chaque focale est accompagnée d’une explication audio et des liens renvoyant à des articles précédents permettent de saisir pleinement la démarche.