Quelle évaluation pour une école inclusive ?
Question cruciale dans le quotidien des enseignants, des jeunes et des familles. Dernièrement sortie des cours, un jeune collégien vient embrasser sa maman et lui dit aussitôt: » j’ai eu 12 en anglais » , et ils semblait si heureux de partager cette bonne nouvelle, heureux de montrer ces progrès apparemment. Cette demande sociale des notes, ce moteur de motivation semble-t-il, constituent de véritables freins à une évaluation qui fasse partie du processus d’apprentissage qui soit un soutien explicite pour les élèves à ce qu’ils sont entrain d’apprendre.
Les enseignants font part des difficultés rencontrées pour concilier évaluation positive et évaluation certificative en ces termes : Est-ce juste d’évaluer en proposant des aides ? N’est-ce pas tromper les parents et les élèves ? Comment notifier que des aides ont été proposées dans le cadre des aménagements ? Si nous, nous aménageons les conditions de passation des examens , qu’en est-il des conditions de l’examen ? Que pouvons-nous faire par rapport à cette demande sociale si forte de comparaison, de classement ?
Comme cela est souligné dans la synthèse des recommandations de la conférence de consensus sur l’évaluation, celle-ci » doit avant tout revêtir une fonction d’éducation et non de sélection; » or tout notre système d’évaluation découle de l’évaluation certificative du baccalauréat, et à moindre échelle de celle du brevet. Cette visée d’éducation et non de sélection est compatible avec une école inclusive qui mettrait en œuvre une évaluation positive qui est de fait un appui à l’apprentissage.
Nous trouvons dans les pages 33/34, le chapitre, » Partir des besoins éducatifs particuliers de certains élèves pour construire une évaluation commune à tous les élèves. » Des réponses sont apportées à cette question de la justice ou non justice ressentie par les enseignants et aussi des propositions d’aménagement des documents, des taches, du temps. La notion d’accessibilité apparait dans la recherche des obstacles contenus dans la situation d’évaluation. De même, si l’évaluation fait partie du processus d’apprentissage, alors elle doit être conforme aux situations d’entrainement . Enfin la question des obstacles est abordée: « Il ne s’agit plus de penser des adaptations individuelles mais d’identifier et de lever pour tous ce qui pourrait constituer un obstacle pour certains. » Il s’agit bien d’une visée d’accessibilité qui est universelle ou n’est pas.
Pour autant, la recherche des obstacles nécessite une analyse des différentes activités proposées et donc une prise de recul, parfois difficile à opérer dans un quotidien bien chargé.
Pour compléter cette réflexion,vous pouvez consulter le document présentant la synthèse des recommandations de la conférence de consensus, ainsi qu’une présentation reprenant les différents éléments évoqués et la démarche guidée d’analyse d’une évaluation.
Les recommandations
Présentation Genialy V.Poutoux sur l’évaluation.
Un article paru dans « The conversation » va dans le même sens et montre la difficulté de l’école française à être inclusive compte tenu de son histoire et de sa tradition élitiste qui convient à beaucoup. Voir l’article.
merci de m’avoir signalé ce problème. A priori cela fonctionne maintenant. Cordialement